Au Niger, l’ONG « Alternative Espaces Citoyens » lance un cri d’alarme face à l’enlèvement de plusieurs dizaines de migrants nigériens en Libye. Les faits se sont déroulés le 6 septembre dernier, dans la localité de Shouaraf, où des hommes armés, appartenant à une faction libyenne, ont pris d’assaut des camps abritant ces migrants. L’ONG appelle le gouvernement nigérien à utiliser tous les leviers diplomatiques pour obtenir leur libération.
L’ampleur exacte de cet enlèvement reste floue, mais l’ONG indique qu’un migrant nigérien a été tué après avoir été soumis à des actes de torture pour avoir tenté de s’évader. D’autres, moins chanceux, ont été emmenés vers une destination inconnue, sans donner signe de vie depuis. Certains ont pu être libérés grâce à l’intervention de leurs employeurs libyens.
Tortures et disparitions inquiétantes
Selon Yahaya Badamassi, coordinateur régional de l’ONG à Zinder, les migrants enlevés ont été victimes de traitements inhumains. Il raconte : « Des hommes armés ont fait irruption dans les camps de migrants. Ils ont regroupé tout le monde dans un camp où ils ont été soumis à des actes de torture. L’un d’eux, qui avait tenté de fuir, a été capturé et torturé à mort ».
Certains des captifs ont pu échapper à cette tragédie grâce à l’intervention de leurs employeurs libyens, qui les ont libérés. Beaucoup de Nigériens en Libye travaillent dans les chantiers, jardins ou ateliers, et dépendent de la protection de leurs patrons dans ces situations critiques. Cependant, ceux qui n’ont pas été libérés sont toujours portés disparus, et leurs compagnons de travail sont très inquiets pour leur sort.
Un phénomène récurrent en Libye
Les enlèvements de migrants nigériens en Libye ne sont malheureusement pas une nouveauté. « Alternative Espaces Citoyens » avait déjà documenté de nombreux cas similaires, où des groupes armés capturent des migrants pour exiger des rançons. Cette fois, cependant, les motivations de cette vague d’enlèvements restent incertaines. Ce qui laisse planer une inquiétude grandissante pour la sécurité de ces travailleurs nigériens en territoire libyen.