Aid El-Ad’ha et Covid-19 : maintenir ou annuler, le gouvernement algérien ne sait pas sur quel pied danser !


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Le maintien ou l’annulation de l’Aid El-Ad’ha (fête du sacrifice) fait débat en Algérie. L’organisation de la grande fête religieuse remet une nouvelle fois sur le tapis la question de la gestion de la situation critique du Covid-19.

À quelques jours de cette grande fête de la religion musulmane, les autorités sanitaires algériennes craignent le pire en ce qui concerne la propagation vertigineuse du Coronavirus dans le pays. Elles plaident, en effet, pour l’annulation du rituel du sacrifice, afin d’empêcher les fidèles de se rencontrer en masse dans les lieux de vente des moutons.

De leur côté, les instances religieuses appellent au maintien de la fête et ce, dans le strict respect des règles sanitaires.

En marge de sa rencontre avec quelques responsables des médias nationaux, le Président Abdelmadjid Tebboune évoque la question de la célébration de l’Aid El-Ad’ha, qui est attendue à la fin du mois de juillet. Il rappelle qu’il ne faut pas mettre de côté les risques pendant cette crise épidémique qui secoue le pays. Il dira à ce propos que « le sacrifice est une sunna, mais le risque sanitaire n’est pas à écarter (…) nous ne pouvons être permissif face à la mise en danger de la santé du citoyen ».

Toutefois, il y a lieu de préciser qu’aucune décision officielle n’a été annoncée. Impossible de savoir aujourd’hui si la fête sera maintenue ou annulée. Reste également la question de l’organisation défaillante de la vente des moutons qui était, à l’origine, à l’initiative de certaines autorités régionales.

Si plusieurs appels de détresse ont été lancés par les professionnels de la santé, pour annuler le sacrifice rituel de cette année, la commission de la fatwa, qui dépend du ministère des Affaires religieuses, s’est prononcée, dans un communiqué rendu public, mardi 14 juillet, en faveur du maintien de la fête. Elle précise en effet que « le sacrifice peut se faire durant le deuxième et le troisième jour de la fête afin d’éviter les rassemblements ».

Ladite commission a, par ailleurs, annoncé plusieurs mesures de prévention. Parmi lesquelles on compte, entre autres : « la stérilisation des outils d’abattage, la réduction du nombre de participants à l’opération d’abattage, l’utilisation d’un masque de protection ainsi que l’interdiction du sacrifice sur les routes et les espaces publics ».

Enfin, la commission a également appelé les citoyens « à éviter les rassemblements et les visites familiales », et ce afin d’endiguer la pandémie et d’éviter une hausse des contaminations.

Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, il est important de rappeler qu’au lendemain de l’Aid-El-Fitr (fête religieuse qui célèbre la fin du mois de Ramadan), il y a presque deux mois, l’Algérie a enregistré la plus forte hausse du nombre de contaminations depuis le début de la crise sanitaire dans le pays.

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