Agressé, un policier d’origine antillaise tue un supporter du PSG


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Un supporter du PSG a été tué et un autre blessé par un policier, jeudi soir, à Paris, à l’issue de la défaite du club face à l’Hapoël Tel Aviv. Le fonctionnaire de police d’origine antillaise est venu en aide à un supporter du club israélien avant d’être lui-même pris à parti. Cinq supporteurs parisiens sont en garde à vue pour « injures racistes et antisémites ».

Une semaine après que deux supporters du Paris Saint germain (PSG) ont été condamnés à de la prison ferme pour violences racistes, le pire est arrivé jeudi soir aux abords du Parc des Princes, à Paris. En marge d’une rencontre de Coupe de l’UEFA entre le PSG et l’Hapoël Tel Aviv (2-4), un policier a fait usage de son arme et tué un supporter parisien âgé d’une vingtaine d’années, selon des témoins. Un second supporter également touché par une balle a été « hospitalisé dans un état jugé grave », selon la Préfecture de police.

Selon les premiers éléments de l’enquête, un policier d’origine antillaise est venu en aide à un supporter de Tel Aviv violemment agressé par des supporters parisiens (près de 150 selon les témoins), avant d’être lui-même pris à parti. Une enquête de l’IGS (Inspection générale des polices, la « police des polices ») doit déterminer s’il a fait usage de son arme en état de légitime défense et selon les normes d’usage. Selon certains témoignages recueillis sur les lieux par l’AFP, le fonctionnaire ne portait pas son brassard, comme c’est l’usage. « Personne ne s’est rendu compte de qui il était précisément. On aurait pu croire à tout : un voyou, un quidam, mais pas un policier », a témoigné l’un d’eux.

Des supporters racistes

Invité vendredi matin sur l’antenne de la radio France Info, Joaquin Masanet, le secrétaire général du tout nouveau syndicat de police majoritaire, l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes), a tenu à défendre son collègue, tout en prévenant qu’il fallait attendre la fin de l’enquête. En quelques minutes, il a rappelé à au moins trois reprises que nombre de supporters du kop Boulogne Boys sont « racistes » et que le fonctionnaire de police, « d’origine antillaise », « noir », avait lui-même été violenté. Le syndicat Alliance parle également « d’un policier noir agressé par des racistes », indique La Chaîne Info (LCI). Selon le journaliste de L’Express Philippe Broussard, qui était sur place, les assaillants du policiers proféraient des injures racistes : « C’est un flic, c’est un flic », « sale nègre », ou « Bleu Blanc Rouge, la France aux Français ».

Le secrétaire général de l’UNSA a indiqué sur France Info que le policier souffre de fractures au crâne, ce que la préfecture de police n’a pas été en mesure de confirmer à Afrik. A la question de savoir si le fonctionnaire de police avait effectué des tirs de sommation, Joaquin Masanet s’en est remis à l’enquête. Il a néanmoins précisé qu’il a utilisé sa bombe lacrymogène avant de devoir sortir son arme à feu. Seul en faction auprès de son véhicule alors que ses collègues étaient positionnés près d’une bouche de métro, il aurait trouvé refuge dans un restaurant Mac Donald. Il est toujours en garde à vue dans les locaux de l’IGS. Cinq supporteurs le sont également pour « injures racistes et antisémites ».

Dans un communiqué, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, s’est dit « bouleversé ». « Même si les circonstances ne sont pas encore claires, le fait est qu’un jeune homme de 20 ans est mort, a-t-il déclaré. Le football, ce n’est pas la haine. Le football, ça ne peut pas être la guerre. Il faut que toute la lumière soit faite sur ce drame et nous devons trouver, nous le football, avec les autorités, les moyens que cela ne se reproduise plus jamais. »

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