Afrique : un réseau pour les femmes élues locales


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Les élues locales africaines ont présenté ce jeudi le bureau de leur nouveau réseau, mis en place lors de leur premier forum qui s’est tenu à Tanger, au Maroc. Milouda Hazeb, maire d’une commune de Marrakech, est devenue la première présidente du Réseau des femmes élues locales d’Afrique.

De notre envoyée spéciale

Le Réseau des femmes élues locales d’Afrique a été lancé ce jeudi, au Maroc. Sa mise en place a constitué le principal agenda du premier forum des élues locales africaines qui s’achève ce jeudi à Tanger. La présidence est allée au Royaume chérifien, hôte de la rencontre organisée par Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), l’institution qui représente les collectivités locales africaines. Milouda Hazeb, maire de la commune de Nakhil à Marrakech, est à la tête du bureau exécutif du Réseau et s’est dite consciente de « l’ampleur de la responsabilité » dans son premier discours de présidente, à l’occasion de la cérémonie de clôture du forum de Tanger.

Azeb_ok.jpg« C’est un honneur pour le Maroc (…), a déclaré par ailleurs Milouda Hazeb. C’est aussi un honneur pour moi dans la mesure où j’arrive à avoir la confiance de tout le monde. Mais surtout c’est une responsabilité, une mission qui ne peut aboutir à des résultats qu’avec l’aide de toutes les participantes, de toutes les Africaines. »

Le bureau exécutif du Réseau compte quinze membres, soit trois représentantes pour chacune des cinq régions du CGLUA. Les quatre vice-présidentes se succèderont, pour les première et deuxième (à savoir le Mozambique et le Burkina Faso, la troisième et la quatrième vice-présidence reviennent respectivement au Gabon et à l’Ouganda) à la tête du réseau au cours des trois ans de mandat du bureau. Ce dernier est calqué sur celui du secrétariat du CGLUA dont la prochaine échéance est fixée en 2012.

Représentante de l’Afrique du Nord dans l’exécutif du Réseau, la Mauritanienne Fatimetou Mint Abdel Malik qui dirige la municipalité de Tavragh-Zeina, n’a qu’une seule ambition : que le réseau soit « opérationnel ». « Ce réseau a une grande signification pour moi, affirme pour sa part l’une des représentantes du Cameroun au forum, Pauline Nkili Mengue, maire de la commune de Zoetele. Ce (réseau) sera la voix de toutes les femmes d’Afrique. Nous pensons que nous allons ensemble changer l’Afrique ».

Un lobby féminin au sein du CGLUA

Marie Antoinette Alexis, maire de Victoria et unique femme du comité exécutif du CGLUA n’en pense pas moins. « Les femmes sont une force active dans la société, ce réseau officiera comme un second moteur pour le CGLUA afin de lui permettre d’atteindre encore plus efficacement ses objectifs. Je suis très enthousiaste quant à la création de ce réseau », a-t-elle fait savoir.

Le principal objectif du Réseau est de renforcer, selon sa présidente, «la participation féminine dans la gestion locale». Il constitue ainsi automatiquement la commission femmes du CGLUA. « Nous attendons maintenant que les femmes prennent en main ce problème de l’égalité entre hommes et femmes, au niveau notamment des collectivités locales, car elles sont finalement les plus à même de le faire. Elles vont nous pousser à changer. Nous ne sommes pas fiers de n’avoir qu’une seule femme dans le comité exécutif du CGLUA », a affirmé ce jeudi le secrétaire général de l’association des collectivités locales africaines.

Le plan d’action du Réseau s’inspirera des principales recommandations du forum. Outre la déclaration de Tanger, les femmes élues locales ont encouragé le souverain chérifien Mohamed VI, qui annoncé mercredi une révision constitutionnelle, « à persévérer dans l’œuvre de démocratisation et de modernisation » de son pays. Le forum de Tanger a également invité le Maroc à adhérer à l’Union africaine. La question sahraouie est à l’origine de l’absence du Royaume chérifien au sein de l’organisation panafricaine.

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