Afrique du Sud : l’armée au secours des étrangers


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Les violences xénophobes ont fait selon un bilan publié mercredi 42 victimes
et plus de 16 000 déplacés à Johannesburg, la plus grande ville sud-africaine. Alors qu’ elles s’étendent à la ville de Durban, le président Thabo Mbeki a autorisé le déploiement de l’armée pour renforcer les effectifs de la police.

L’armée vient à la rescousse des étrangers. Ils sont la cible depuis plus d’une semaine d’attaques xénophobes dans les townships de Johannesbourg, la plus grande ville du pays, et d’autres pôles économiques. Le président Thabo Mbeki a « approuvé une requête des services de la police sud-africaine pour l’implication de la Force de défense d’Afrique du Sud (SADF) afin de faire cesser les attaques en cours contre les étrangers dans la province du Gauteng », indique un communiqué de la présidence diffusé mercredi. Les attaques, qui ont démarré le 11 mai dans le bidonville d’Alexandra, à Johannesburg, ont fait selon un bilan publié mercredi 42 victimes, et plus de 16 000 déplacés à Johannesburg. Elles s’étendent désormais à la ville de Durban et à des bidonvilles situés dans l’Est du pays, près de la ville industrielle de Secunda, dans le Mpumalanga.

Les Sud-Africains issus des couches les plus défavorisées reprochent aux travailleurs immigrés qu’ils côtoient, dont la plupart sont originaires du Zimbabwe ou de la Mozambique, de les priver de travail dans un pays où le taux de chômage atteint les 40%. Nombre d’entre eux, qui travaillent comme employés de maison, ont trouvé refuge chez leurs employeurs.

Les plus pauvres s’en prennent aux immigrés, oublieux d‘un passé recent

Partout en Afrique du Sud, des voix s’élèvent pour protester contre ces dérives xénophobes. Nelson Mandela et l’archevêque anglican
Desmond Tutu ont appelé leur concitoyens au calme
« Nous ne pouvons pas rembourser notre dette en tuant leurs enfants », s’est indigné le religieux sud-africain en rappelant que les Sud-Africains avaient trouvé refuge dans les pays voisins de la sous-région pendant la lutte contre l’Apartheid. Ce que le ministre kenyan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, a également souligné. « L’Afrique du Sud est le dernier pays qu’on aurait imaginé plonger dans la xénophobie » car « pendant le chemin difficile vers l’indépendance, les Sud-Africains s’étaient expatriés sur tout le continent ».

La population se mobilise aussi pour venir en aide aux victimes par le biais des organisations humanitaires, rapporte l’AFP. Mercredi, des étudiants et des professeurs de l’Université de Wits ont protesté contre ses attaques xénophobes. Une autre manifestion, organisée par des associations de défense des droits de l’homme, est prévue samedi dans la capitale politique sud-africaine, Pretoria (Tshwane).

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