Afrique du Sud : et si les étudiants se mettaient au zoulou !


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Pour mettre fin à la suprématie de l’anglais et de l’afrikaners, l’université de Kwazulu-Natal à Durban a décidé de rendre obligatoire l’apprentissage du Zoulou dès 2014. Une première dans cette faculté où 60% des étudiants parlent cette langue.

Les cours donnés en anglais et afrikaners règnent toujours en maître. Et pourquoi les langues locales ne seriaient pas enseignés aux étudiants ? C’est la question que l’université de Kwazulu-Natal à Durban compte bien résoudre. Pour éviter que la langue zoulou se retrouve un jour à l’agonie, elle a imposé son apprentissage dès 2014. Elle rentrera donc en grande pompe au sein de la faculté, aux côtés de ses voisines : l’anglais et l’afrikaners, qui dominent toujours dans le pays. Pour l’université, dont plus de 60% des étudiants parlent le zoulou, il est primordial que ces derniers développent leurs compétences dans cette langue.

Il faut dire que dans la localité de Durban, 85% des habitants parlent le zoulou alors que sur le reste du territoire 22% de Sud-Africains pratiquent cette langue. Toutefois, ces derniers parlent un zoulou de plus en plus mélangé à de l’anglais, lui faisant perdre son authenticité.

Pour rappel, les Sud-africains, qui avaient été contraints de délaisser leurs langues maternelles (pedi, tswana, ndbele, xhosa, tsonga, venda et zoulou) au profit de l’anglais et de l’afrikaners, durant l’apartheid, ont renoué avec les langues qu’ils ont biberonnées seulement à la fin de la ségrégation, période à laquelle le pays a reconnu onze langues officielles.

Aujourd’hui encore, peu de livres ou journaux sont écrits dans ces langues, l’anglais étant toujours en première ligne, notamment au sein des institutions sud-africaines. Une situation qui pourrait changer grâce aux étudiants qui se mettront au zoulou en 2014. Qui sait ?

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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