Africa 2005 milite pour le continent


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2005, année de l’Afrique. C’est ce à quoi s’emploie Africa 2005, mouvement international de la société civile. Présent sur les cinq continents, il est également soutenu par de nombreuses entreprises. Afrik a rencontré pour vous à Dakar, Lalya Kamara, la secrétaire générale du relais Sénégal. Interview.

Pour en finir avec une image misérabiliste de l’Afrique. Africa 2005 mobilise la société civile à travers le monde pour rendre sa dignité au continent. Un mouvement international, dont l’année 2005 marque le début, mais qui veut s’inscrire dans la durée. Multipliant les actions de sensibilisation, il s’emploie à montrer la bon côté d’une médaille dont le revers est souvent mis en avant. Lalya Kamara, secrétaire général du relais Sénégal d’Africa 2005 nous explique les fondements de cette initiative globale.

Afrik : Le principe d’Africa 2005 est de faire de 2005 l’année de l’Afrique. Comment vous y prenez-vous pour atteindre cet objectif ?

Lalya Kamara :
Faire de 2005 l’année de l’Afrique n’est pas juste une fin en soi. Il faut considérer 2005 comme étant le début de quelque chose. L’objectif est de créer des synergies pour qu’en 2005 nous ayons une nouvelle vision du continent. Au Sénégal, cela se traduit par la participation à des manifestations qui donnent une image positive de l’Afrique. Comme la Biennale de Dakar, à laquelle nous avons participé. La Biennale est un événement qui regroupe des dizaines de pays, non seulement africains, mais aussi américains, européens et asiatiques. Cela nous permet de nous montrer et de faire connaître ce qu’est réellement l’Afrique.

Afrik : Pour donner une nouvelle image de l’Afrique, ne faut-il pas qu’Africa 2005 ait le soutien des médias occidentaux, car ce sont eux qui façonne l’image du continent à l’international ?

Lalya Kamara :
Lorsque le mouvement a été créé à Paris, les principaux pôles de son développement étaient le Canada et New-York. La communication est beaucoup tournée vers l’extérieur. Nous avons une très forte présence à New-York, et avons des partenariats avec des médias américains, français et francophones. Le tout maintenant est de les alimenter en informations. Et nous y travaillons.

Afrik : Comment est financé Africa 2005 ?

Lalya Kamara :
L’association est à but non lucratif, donc essentiellement composée de bénévoles. Nous avons pour l’instant une seule permanente à Paris. Pour participer à certains événements, comme la Biennale de Dakar, nous achetons parfois du matériel et il nous arrive de louer des stands. Mais tout est financé par les partenaires issus de la communauté institutionnelle d’Africa 2005 : les entreprises. Au Sénégal, nous avons la Bicis (Banque internationale pour le commerce et de l’industrie du Sénégal, ndlr), la Saii (imprimeur local, ndlr) et également La Poste. Sinon de nombreuses entreprises nous soutiennent à travers le monde. Jusqu’à présent, nous avons eu un écho très favorable au niveau des entreprises, principalement privées, qui nous soutiennent moralement et financièrement.

Afrik : Quelle est la particularité du relais Sénégal d’Africa 2005 ?

Lalya Kamara :
La particularité du relais Sénégal est que nous sommes présents dans le pays d’Aminata Niane, la présidente du mouvement international. Nous y avons la charge de promouvoir le mouvement en Afrique de l’Ouest. Nous comptons 75 membres dans notre relais, mais il a un noyau dur de dix personnes qui travaillent quotidiennement pour Africa 2005.

Afrik : Il y a douze relais Africa 2005 à travers le monde. Y a-t-il une coordination entre les différentes structures ?

Lalya Kamara :
Il y a une cellule de coordination à Paris qui reste en contact avec tout le monde et qui assure la diffusion des informations à travers les douze relais. Pour que chacun sache ce qui se passe dans les différents pays afin de bénéficier des expériences des uns et des autres. Et ça marche très bien. Mais l’originalité de l’organisation d’Africa 2005 est qu’il ne s’agit pas de filiales. Les différents relais sont autonomes. C’est-à-dire qu’on ne rend pas directement compte à Paris de ce que nous faisons sur le terrain.

Afrik : Envisagez-vous tout de même de faire des événements d’envergure coordonnés ?

Lalya Kamara :
Tout à fait. Il y a trois niveaux d’actions à Africa 2005 : le soutien à des événements, le partenariat, mais aussi les propres rendez-vous d’Africa 2005, comme ce sera le cas au Sénégal avec l’African business congress, prévu au mois de novembre, que nous co- organisons avec une société anglaise.

Afrik : Quels sont les liens entre Africa 2005 et le Nepad ?

Lalya Kamara :
Africa 2005 est une continuité du Nepad. Le Nepad est un concept qui a été posé par des hommes publics. Africa 2005 est un mouvement citoyen et civil qui en est la concrétisation.

Afrik : En quoi Africa 2005 diffère d’une énième initiative vertueuse dont le discours ne reste qu’au niveau de l’intention ?

Lalya Kamara :
On nous a déjà fait cette critique, car jusqu’à présent, il n’y a pas eu de mouvement d’envergure qui ait réussi à changer la mauvaise image de l’Afrique. Nous avons six mois d’existence, du moins en ce qui concerne le relais Sénégal. Donnons-nous rendez-vous en 2005 pour voir si nous avons réussi à mettre en place une structure qui permette de communiquer sur autre chose que sur l’image misérabiliste du continent. Il y a du travail, mais, avec l’aide de tous, nous y arriverons.

Afrik : Africa 2005 exerce-t-elle des actions de lobbying économique ou culturel ?

Lalya Kamara :
Africa 2005 est un réseau et qui dit réseau dit zone d’influence. L’objectif est à terme de pouvoir mener des actions de lobbying.

 Africa 2005 présente sa première soirée promotionnelle internationale ce jeudi à Paris au Café Carmen, 7 rue de Douai, Paris 9e

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