Affaire Sarkozy sur écoute : Taubira prise au piège !


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La Garde des Sceaux française Christiane Taubira s’enfonce chaque jour un peu plus sur ce que l’on peut désormais appeler l’affaire Sarkozy sur écoute. Elle a bien été au courant de la mise sur écoute de l’ancien président français même si elle continue d’affirmer le contraire, désintégrant l’image d’intégrité qu’elle a toujours voulu donner. Dans une interview publiée ce jeudi matin au Monde, elle tente à nouveau de se justifier.

Le piège se referme sur Christiane Taubira chaque jour un peu plus. Alors qu’elle avait affirmé lundi ne pas être au courant de la mise sur écoute de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, les document qu’elle a brandis imprudemment mercredi lors d’une conférence de presse prouvent bien qu’elle avait été informée par le parquet. « Je n’ai pas et je n’ai toujours pas d’informations concernant la date, la durée et le contenu des interceptions judiciaires », a déclaré mercredi la Grade des Sceaux. Sauf que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault la contredite mardi sur le plateau de France2, en affirmant que lui-même et la ministre de la Justice avaient bien été informés de la procédure après l’ouverture d’une information judiciaire le 26 février.

Dans une interview publiée ce jeudi matin au Monde, elle affirme que le chef du gouvernement ne l’a pas lâché : « Le premier ministre ne me dément pas. Il dément ce que hurle la droite. Je n’ai aucun sentiment de lâchage ». La Garde des Sceaux campe toujours sur ses positions, affirmant qu’il ignorait ce qu’il en était sur le placement d’écoutes de Sarkozy : « C’est ce qui justifie l’ouverture d’une information judiciaire. On est en train de m’accuser de connaître le contenu des interceptions ! De connaître la date à laquelle les interceptions ont été décidées, d’avoir reçu des synthèses, et vous, vous trouvez ça dans ces deux lettres ? Je les ai lues, elles expliquent les motifs pour lesquels une information judiciaire a été ouverte ».

Cacophonie !

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déclaré mercredi avoir découvert les révélations dans la presse. Des versions différentes de chacun des ministres de gauche, qui enfoncent le clou! Et renforcent l’impression d’une communication désordonnée au sein du gouvernement. Dans cette affaire, que la droite a réussi à récupérer de main de maître, faisant oublier les soupçons de trafics d’influences et de violation du secret de l’instruction, qui pèsent sur Nicolas Sarkozy, Christiane Taubira pourrait bien être la plus grande perdante. Même si elle a martelé mercredi lors de sa prise de parole devant le Conseil des ministres qu’elle n’a pas « menti » et qu’elle ne « démissionnera pas », l’image d’intégrité qu’elle a tissé tout au long de sa carrière s’est désintégré en un clin d’oeuil comme du sable mouvant.

Forte tête, la ministre de la Justice, campe toutefois sur ses positions, tentant de se sortir de ce méli-mélo politoco-judiciaire, qui remet une fois de plus sur la table les failles des politiques français. Si elle concède en effet un malentendu sur la date à laquelle elle a été mise au courant de la procédure, elle assure : « Je n’ai pas et je n’ai toujours pas d’information concernant la date, la durée, le contenu des interceptions judiciaires ». Seulement, qui croira désormais celle qui s’est liée les mains toute seule dans l’affaire Sarkozy sur écoute?

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