Affaire Arche de Zoé : Nicolas Sarkozy, la phrase de trop


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Nicolas Sarkozy a déclaré, mardi, qu’il irait chercher au Tchad les membres de l’association française l’Arche de Zoé poursuivis pour enlèvement de mineurs ou escroquerie, comme il l’avait fait dimanche pour les trois journalistes français et les quatre hôtesses de l’air espagnoles. Cette déclaration du président français a provoqué la colère d’Idriss Déby. Cet incident intervient au moment même où cinq enfants sur les 103 enlevés on été identifiés comme étant soudanais et remis à leurs familles.

Les propos de Nicolas Sarkozy ont heurté le président tchadien, Idriss Déby. Mardi, le président français a déclaré sur les ondes de la radio française, RTL, qu’il « irait chercher ceux qui restent, quoi qu’ils aient fait ». Nicolas Sarkozy a montré sa volonté de ramener les Français inculpés dans l’affaire Arche de Zoé, soulignant que « le rôle du président était de prendre en charge tous les Français ».

Idriss Déby veut un procès au Tchad

La réaction du président tchadien ne s’est pas faite attendre. Idriss Déby a répliqué mardi soir sur RFI, que « la justice se ferait ici, au Tchad » et qu’ « il n’était pas question pour le moment que la juridiction se dessaisisse du dossier ». Il a ajouté que le Tchad « n’était pas un pays où l’on pouvait se permettre de tout faire ». Idriss Déby a aussi précisé que son homologue français et lui s’étaient entretenus à ce sujet.

La déclaration du président tchadien vient compléter celle de son ministre de la Justice, Albert Pahimi Padaké qui avait, mardi, jugé « inopportune » la déclaration faite par le chef de l’Etat français, ajoutant que « ce n’était pas au président de décider ».

En France, on essaye de tempérer les propos de Nicolas Sarkozy. Mercredi, le porte-parole de l’Elysée David Martinon a déclaré sur RFI que l’extradition en France des détenus « dépendrait des décisions des autorités judiciaires tchadiennes », ajoutant « qu’il ne pouvait en être autrement ». Prié de dire si Nicolas Sarkozy irait chercher les détenus français si le Tchad lui accordait son feu vert, il a répondu : « pas nécessairement. Nous souhaitons que le dialogue qui s’est instauré entre la justice tchadienne et française se prolonge dans les meilleures conditions en application avec les accords bilatéraux passés. »

Cinq enfants sur 103 sont soudanais

D’autre part, de nouveaux rebondissements ont eu lieu dans l’affaire de l’Arche de Zoé. Selon la secrétaire d’Etat française aux Affaires étrangères et aux droits de l’homme, Rama Yade, cinq enfants « ont été identifiés comme soudanais » sur les 103 qui devaient être évacués vers la France. Ils ont retrouvé leurs familles, a-t-elle précisé dans le quotidien Le Monde, mardi après-midi. Elle ajoute que « les autres enfants seraient tchadiens » et qu’« ils sont en bonne santé [et] très entourés ».

Cette information vient discréditer un peu plus l’opération de l’Arche de Zoé qui s’était fixé comme objectif de sauver uniquement des orphelins soudanais. Cette nouvelle intervient alors que quatre responsables de l’est du Tchad inculpés dans l’affaire de l’Arche de Zoé sont entendus, ce mercredi, par le juge d’instruction au palais de justice de N’Djamena, a-t-on appris d’une source judiciaire.

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