AC de changement en Mauritanie


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L’interdiction du mouvement Action pour le Changement (AC), mercredi dernier, par Nouakchott ravive les tensions en Mauritanie. Les quatre députés de ce parti qui milite contre l’esclavagisme saisissent la Cour suprême.

 » Je n’accuse pas le gouvernement et la société d’être responsables de ce phénomène anachronique, mais je veux que tous les moyens coercitifs soient dégagés, pour que règne l’égalité de tous dans mon pays « , assène Messaoud Ould Boulkheir, leader du mouvement AC, lors de sa conférence de presse jeudi dernier. L’opposant haratine (descendant d’esclave) continue de dénoncer la pratique de l’esclavage en Mauritanie malgré son interdiction officielle en 1981. Cela lui vaut, ainsi qu’aux quatre députés issus de son parti, d’être accusé  » d’agissements antidémocratiques  » par le gouvernement. Mercredi dernier, le conseil des ministres a ordonné la dissolution d’Action pour le Changement.

Pour le ministre de la Communication, M. Cheyakh Ould Ely, les positions d’AC seraient  » contraires à l’éthique, à la morale et incompatibles avec les obligations d’un parti digne de ce nom « . Le conseil des ministres prétend prévenir une réédition des événements sanglants de 1989.

Esclavagisme et démocratie

AC est vu d’un mauvais oeil car le parti concentre l’opposition des Haratines et des populations noires. La dénonciation de l’esclavage par ce parti, confirmée par les rapports de la ligue des droits de l’Homme, est considérée par le gouvernement comme une incitation à la violence. Frappé par l’ordre de dissolution de son mouvement, Messaoud Ould Belkheir a déclaré à la BBC que l’interdiction d’AC  » était un exemple typique de l’absence de démocratie sous un régime dictatorial  » et a décidé de faire appel auprès de la Cour suprême.

Le leader du premier parti d’opposition risque gros. En octobre 2000, le gouvernement avait déjà dissout un autre parti d’opposition, l’Union des Forces Démocratiques (UFC). Et le 9 avril dernier, vers cinq heures du matin, les forces de l’ordre pénétraient chez Ould Cheikh Melaïnine, alors président du parti du Front populaire. Celui-ci est depuis écroué, sans procès, et sa famille est sans nouvelles de lui. Etranges pratiques d’un Etat qui se veut  » démocratique « .

Ligue des droits de l’Homme en Mauritanie :

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