Abdelkader Merah, le mystère de l’affaire Mohamed Merah


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Le 21 mars 2012, la France découvrait le visage du terroriste Mohamed Merah. Désormais, c’est le grand frère Merah qui est dans le collimateur de la justice.

La justice a décidé ce jeudi de prolonger la mise en détention provisoire du grand frère de Mohamed Merah. Abdelkader Merah a été mis en examen, il y a un an, pour complicité présumée dans les assassinats commis par son frère en mars 2012. Le juge des libertés et de la détention (JLD) a refusé sa mise en liberté car le présumé complice aurait refusé de communiquer l’identité d’un troisième homme mêlé dans l’affaire Merah. A l’issue de l’audience, son avocate, Me Tiffany Dhuiege, a toutefois affirmé que le juge a évoqué la possibilité de placer très prochainement Abdelkader Merah sous bracelet électronique.

Abdelkader Merah a toujours nié toute implication dans les attaques de Toulouse et Montauban. Le grand frère du « tueur au scooter » affirmait, en février 2013, devant les juges antiterroristes, que les enquêteurs ne disposaient d’aucune preuve contre lui. « Si je ne m’étais pas réconcilié avec mon frère, je serais automatiquement libre », affirmait-il ainsi devant le juge Christophe Tessier, au terme d’un après-midi d’interrogatoire. Les enquêteurs, eux, restent persuadés qu’Abdelkader Merah était en compagnie de son frère lors du vol du fameux scooter T-Max, le 6 février 2012 par Mohamed Merah, qui a servi à assassiner les trois militaires français, les trois enfants et le directeur d’une école juive de Toulouse.

En brouilles depuis plusieurs années, les deux frères renouent contact trois semaines seulement avant le premier assassinat. Cette réconciliation surprise avive les soupçons des enquêteurs toujours aux trousses d’un « troisième homme » qui aurait été également présent lors du vol du scooter.

Le visage Merah

Une onde de choc. C’était il y a un an, jour pour jour. La France découvrait le visage du tueur de Toulouse et Montauban, communément appelé le « tueur au scooter ». Les cheveux rasés, grand sourire, la photo de Mohamed Merah au volant d’une berline donnait pourtant l’image d’un jeune gaillard aux allures innocentes affichant une joie de vivre. C’est pourtant lui qui a abattu trois militaires français avant d’ouvrir le feu dans une école faisant quatre morts, dont trois enfants. C’est bien lui qui a donné du fil à retordre aux hommes du Raid. Une opération de 32 heures, la plus longue dans l’histoire du Raid, pour déloger le djihadiste retranché dans son appartement du 17 rue du Sergent-Vigné à Toulouse. Trois policiers en ressortiront blessés. Mohamed Merah finira par être abattu.

La mort du jeune toulousain laisse, à ce jour, plusieurs questions sans réponses. Invités sur le plateau du Grand journal de Canal+, le 14 mars 2013, la mère d’une des victimes de Merah, Djemaa Legouad, a interpellé le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Pour sa première apparition médiatique, la mère du défunt Mohamed Farah Chems Eddine Legouad, originaire de Constantine, soupçonne le ministère de l’Intérieur de dissimuler ou retarder la divulgation d’informations concernant l’affaire Merah. « J’ai l’impression que vous nous cachez des choses », a-t-elle insisté en interpellant Manuel Valls.

Merah, un espion djihadiste ?

L’avocat de la mère du jeune caporal abattu à l’âge de 23 ans, a quant à lui exhibé une mystérieuse photo, récemment dévoilée à l’écran dans un documentaire consacré à l’affaire Merah diffusé sur France 3. Il s’est non seulement posé la question de savoir comment la chaîne s’était procuré le cliché et qui est l’homme en présence de Mohamed Merah peu avant son départ pour le Pakistan en août 2011. L’identité de cet homme ne figure pourtant pas dans le dossier fourni à la justice par la DCRI. Qui est-il ? Un membre présumé d’une cellule terroriste ? Un indicateur de la police ? Un agent de la DCRI ?

Autre élément troublant. L’arme utilisée par Mohamed Merah était un colt 45. Ce pistolet semi-automatique de calibre 11.43 mm, selon un expert en armes, était caractérisé par une modification spécifique aux forces d’élite de la police française. Cette technique est-elle utilisée dans les camps d’entraînement au Pakistan ? Qui était réellement Mohamed Merah ?

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