Egypte : la FIDH fustige l’attitude des autorités face aux violences sexuelles


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La FIDH a dénoncé mercredi l’inaction des autorités égyptiennes face aux nombreuses violences sexuelles subies par les femmes dans le pays.

Dans la rue, dans les transports en commun, sur leur lieu de travail, les femmes sont en permanence soumises à la recrudescence des violences sexuelles en Egypte. C’est ce que dénonce un rapport accablant publié par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), mercredi. Selon ces conclusions, depuis la chute d’Hosni Moubarak, les Egyptiennes feraient l’objet de violences sexuelles devenues chroniques, exercées publiquement et en toute impunité. La FIDH recense ainsi plus de 250 cas de violences commises à l’encontre de femmes manifestantes entre novembre 2012 et janvier 2014.

Plus grave, le rapport intitulé Egypt : Keeping Women Out – Sexual violence in the public sphere fait état de l’inaction des autorités égyptiennes face à cette situation. « Aucun des auteurs de ces crimes n’a été inquiété par la justice. Le climat d’impunité contribue ainsi à leur répétition et tend à banaliser au sein de la société ces violences perpétrées à l’encontre des femmes. », déplorait ainsi Karim Lahidji, le président de la FIDH, selon l’AFP.

Si la plupart des victimes sont habitées par la honte après ce type d’agression, et refusent de porter plainte, force est de constater que lorsqu’elles le font, il est rare qu’une enquête soit ouverte. La police et les procureurs auraient en effet tendance à ne pas croire les victimes, qui seraient accusées d’avoir « provoqué » ces attaques.

Devant cette situation choquante, la FIDH formule toute une série de recommandations aux autorités égyptiennes, afin de les inciter à manifester d’urgence la volonté politique de mettre un terme à ce type d’agissements.

En février 2013, des organisations de défense des droits des femmes avaient déjà adressé une pétition au Président déchu Mohamed Morsi, afin de dénoncer « le ciblage des activistes féminines pour sanctionner leur participation à la vie publique et les exclure de la vie politique ».

Une étude d’ONU Femmes publiée en avril 2013, faisait par ailleurs état de 99,3 % d’Egyptiennes qui affirmaient avoir été agressées sexuellement. Une autre étude de 2008, qui donnait la parole aux hommes, révélait que 86% d’entre eux admettaient avoir déjà agressé sexuellement une femme.

Le rapport accablant de la FIDH vient donc remettre en question l’attitude du gouvernement égyptien, à moins de 50 jours de l’élection présidentielle.

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