Un chemin de fer Cotonou-Niamey pour désenclaver le Niger


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Cela fait des dizaines d’années que le Niger veut être désenclavé par l’arrivée d’un chemin de fer qui pourrait relier ce pays à la mer. Ce projet va bientôt prendre forme. Les travaux ont été lancés pour la construction de rails relayant Niamey, capitale du Niger, avec le port de Cotonou, capitale du Bénin.

D’ici deux ans, le Niger veut s’offrir un accès à la mer, via la capitale béninoise qui dispose d’un grand port. Les travaux pour une ligne de chemin de fer reliant Niamey, la capitale nigérienne, au port de Cotonou, ont été lancés le 7 avril dernier. Le coût total de l’opération s’élève à prêt de 700 milliards de Fcfa, soit près d’un milliard d’euro, qui va être intégralement financé par le groupe français Bolloré.

Le président de la République béninoise, Boni Yayi, et son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou, ont créé une société multinationale dotée d’un capital de 70 milliards de Fcfa (autour de 107 millions d’euros). Les deux Etats se partagent 10% des actions tandis que 40% reviennent à des sociétés ou personnes privés béninoises et nigériennes, et 40% pour Bolloré.

Relier ces deux capitales d’Afrique de l’Ouest nécessite la construction de 574 kilomètres de rails. Le chantier va progresser « d’un kilomètre par jour », selon Vincent Bolloré, président du groupe du même nom. Les travaux devraient s’achever au plus tard en 2016. Cela coïncide avec la fin du premier mandat du président nigérien Issoufou, qui veut en briguer un second.

Reportage de l’agence Afrik TV à Niamey pour le lancement des travaux

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Une liaison de 2 800 km

Cette liaison va constituer une partie de la « boucle ferroviaire » reliant Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire, à Cotonou, en passant par Ouagadougou, capitale du Burkina Faso et Niamey. Un fois construite, elle atteindra 2 800 km. Ces rails permettront l’acheminement du fret nigérien de façon beaucoup plus rapide que par voie routière.

Ce chemin de fer permettra à la France d’acheminer, via le port de Cotonou, plus de 4 000 tonnes de minerais d’uranium extraits par la société française Areva, au Niger. Vincent Bolloré a annoncé, par ailleurs, la construction de panneaux solaires le long du trajet pour « produire, conserver et distribuer l’énergie aux populations » riveraines.

Ces travaux sont très critiqués en raison des coûts jugés excessifs. « C’est de la publicité, de la pure propagande, le Président Issoufou est déjà en campagne pour sa succession », a déclaré un opposant politique, Salissou Abdou, rapporte l’AFP.

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