Tunisie : 10 000 manifestants réclament « la chute du régime! »


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Au moins 10 000 personnes ont manifesté ce samedi à Tunis, pour réclamer la démission du gouvernement dirigé par les islamistes Ennahda.

Après quelques jours d’accalmie, la grogne des manifestants de l’opposition est de nouveau de retour à Tunis. Dix mille personnes se sont rassemblées, ce samedi, dans la capitale tunisienne, pour réclamer la démission du gouvernement dirigé par les islamistes du parti Ennahda. « Le peuple veut la chute du régime! », scandaient les protestataires, rappelant le soulèvement de janvier 2011 contre l’ex-Président tunisien, Ben Ali, qui s’est réfugié en Arabie Saoudite après sa chute. Une manifestation qui lance celles de « la semaine du départ ». L’opposition a appelé à manifester massivement la semaine prochaine pour réclamer le départ du gouvernement.

La Tunisie ne connait toujours pas l’apaisement, depuis le renversement de l’ancien régime. Ces dernières semaines, les tensions se sont intensifiées suite à la mort de l’opposant Brahim, tué par balles devant chez lui, par des hommes armés, circulant en moto. L’opposition a dénoncé une manœuvre du pouvoir, pointant du doigt sa responsabilité dans cet assassinat où l’on soupçonne les groupes islamistes radicaux d’en être à l’origine.

Négociations avec l’UGTT sans succès

Mais cet assassinat tout comme celui de l’opposant, Chokri Belaïd, tué quelques mois avant Brahmi, ont mis le feu aux poudres. Le pays qui veut acquérir une identité politique peine à trouver ses marques. Une tâche davantage ardue puisque l’Assemblée constituante, chargée d’élaborer la nouvelle Constitution tunisienne, a suspendu ses travaux. Et pour trouver une porte de sortie à la crise politique qui mine le pays, depuis lors, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a entamé des consultations avec la grande centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), destinée à lancer des négociations avec l’opposition laïque afin, de trouver une sortie de crise, en vain.

Pour l’heure, chacun campe sur sa position. Les partis de l’opposition ont rejeté la proposition de Rached Ghannouchi de former un gouvernement de transition chargé de conduire le pays à de nouvelles élections. Par cette offre, le dirigeant d’Ennahda exige en revanche que son cabinet soit dirigé par un membre de son parti. L’opposition qui boude pour le moment cette main tendue du gouvernement compte sur l’UGTT qui devrai œuvrer la semaine prochaine à faire évoluer les tractations pour trouver une issue à cette crise.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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