Sénégal : les non-dits du report du procès de Karim Wade


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Le procès de Karim Wade, fils et ministre de l’ex-Président Abdoulaye Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, a été suspendu jusqu’au 1er décembre en raison du sommet de la Francophonie prévu à Dakar fin novembre, officiellement. Une mesure qui intervient juste après le limogeage du très controversé procureur Alioune Ndao…

Le très suivi procès de Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, a été suspendu jusqu’au 1er décembre en raison du sommet de la Francophonie, prévu à Dakar les 29 et 30 novembre, a annoncé, ce mercredi, le ministère de la Justice. Toutefois la suspension du procès, annoncée mardi soir, est intervenue après le limogeage le même jour d’Alioune Ndao, procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), la juridiction spéciale jugeant Karim Wade. Alioune Ndao a été remplacé par Cheikh Tidiane Mara, un magistrat ayant notamment travaillé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a affirmé le ministère de la Justice, sans donner les raisons de ce remplacement.

Un procureur pointé du doigt

Selon la presse locale, le procureur Ndao voulait poursuivre pour enrichissement illicite d’autres anciens responsables, dont des ministres du Président Wade. Ce qui aurait agacé les autorités du pays. Depuis le début, Alioune Ndao avait de nombreuses divergences avec sa hiérarchie dans la conduite de la traque des biens présumés mal acquis, selon la même source.
Il faut dire qu’Alioune Ndao, dont les sulfureux plaidoiries ont marqué les esprits, a plusieurs fois été accusé par la défense de Karim Wade d’outrepasser ses pouvoirs et de faire obstacle à la recherche de la vérité. Ce dont il s’est chaque fois défendu.

Le procès de Karim Wade, qui était d’abord conseiller puis puissant ministre de son père, à la tête du Sénégal pendant douze ans (2000-2012), s’est ouvert le 31 juillet. La défense de Karim Wade a toujours remis en cause la CREI, créée en 1981, estimant qu’elle n’était pas apte à juger le fils de l’ancien Président sénégalais. Une thèse rejetée depuis le début par l’accusation, amenant les juges à trancher sur la question et à finalement considérer la CREI comme une juridiction légale créée pour ce genre de procès.

En détention depuis avril 2013, à la maison d’arrêt de Rebeuss, Karim Wade a été accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes sous la présidence de son père.

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