Pourquoi les grands rêveurs ont le sommeil plus léger


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Selon la conclusion d’une étude dirigée par Perrine Ruby, chercheuse à l’Inserm, pour bien rêver, il faut savoir se réveiller.

Selon la conclusion d’une étude dirigée par Perrine Ruby, chercheuse à l’Inserm, pour bien rêver, il faut savoir se réveiller. Son équipe du centre de recherche en neurosciences de Lyon avait déjà montré l’an dernier que les « grands » rêveurs comptabilisaient deux fois plus de phases de réveil pendant la nuit que les « petits » rêveurs. Le crâne bardé d’électrodes enregistrant leur activité cérébrale, les premiers se réveillaient durant la nuit en moyenne trente minutes en temps cumulé, contre 15 pour les seconds.

Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Neuropharmacology, l’activité cérébrale des dormeurs a été observée en tomographie par émission de positons (TEP): un examen plus lourd que le «simple» électro-encéphalogramme (EEG) de la précédente recherche, mais permettant d’observer le débit sanguin cérébral régional. La machine utilisée ressemble un peu à celle qui permet de passer une IRM, en moins bruyante. Pas de quoi cependant passer une bonne nuit : après 36 heures de privation de sommeil et un repas léger, les dormeurs piquaient un somme de deux petites heures à peine. Avec un cathéter dans le bras , des électrodes sur la tête et une immobilité forcée, pas évident de rester longtemps endormi.

Quarante-et-un volontaires se sont néanmoins pliés à l’exercice : 21 étaient capables de raconter leurs songes en moyenne 5,2 fois par semaine, tandis que les 20 autres en rapportaient à peine 2 par mois. Il est apparu que chez les « grands » rêveurs, deux zones du cerveau ont présenté une activité spontanée plus intense : le cortex préfrontal médian et la jonction temporo-pariétale, qui elle, est impliquée dans l’attention aux stimuli extérieurs. Sa suractivité nocturne chez les grands rêveurs pourrait expliquer pourquoi ceux-ci se réveillent davantage.

Ces résultats concordent, selon l’étude, avec une hypothèse posée en 1976 et qui stipulait que le cerveau endormi ne mémoriserait rien, que les stimuli viennent de l’extérieur (ce qui se passe autour de nous) ou qu’ils viennent de l’intérieur (ce qui se passe dans nos rêves). L’étude précise néanmoins que le réveil n’explique pas tout, et nul n’a encore prouvé ni infirmé que ceux qui ne se souviennent pas de leurs rêves ont une activité onirique moins intense que les autres.

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