Noël au Cameroun : le coté festif prend le pas sur l’aspect religieux


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Au Cameroun aussi, comme dans les pays européens, le côté festif a progressivement pris la place d’une commémoration religieuse.

Contrairement aux pays occidentaux où la tradition de noël est beaucoup plus ancienne, le Cameroun comme beaucoup de pays colonisés d’Afrique hérite de cette manifestation avec la décolonisation. Le Cameroun est un pays où on retrouve beaucoup de chrétiens, Noël y est associé à la naissance de Jésus Christ, le père de la chrétienté.

Mais avec la mondialisation des échanges culturels et la laïcisation de la société, les festivités liées à Noël ont progressivement pris un caractère plus profane et familial et sont de plus en plus déconnectées de l’interprétation religieuse qu’on lui a attribuée au départ. Pour certains, Noël est redevenu une fête païenne où, généralement, des membres d’une même famille se retrouvent et s’échangent des cadeaux entre eux selon un rituel assez universel. Les Camerounais ont adopté le sapin qui est pourtant une tradition des pays tempérés et décorent leur habitation et l’arbre de Noël. Ce rituel se retrouve également à l’échelle d’une population locale avec la décoration des rues et vitrines de magasin des villes et villages dès le début du mois de décembre, la venue du père Noël sur les marchés ou dans les écoles maternelles.

À Douala comme à Yaoundé, chacun des délégués du gouvernement a puisé dans le budget de la communauté pour rendre la ville coquette. Sapins, flocons et guirlandes lumineuses ornent les ronds-points, les jardins publics ainsi que les principales artères de chaque ville. Les autorités en charge de la sécurité ont redoublé d’effectif. La police et la gendarmerie règlent la circulation et veillent aux débordements. Les vendeurs à la sauvette ont pris d’assaut les lieux à forte fréquentation, proposant aux passages jouets, fleurs, chaussures et vêtements pour enfants…

Bonjour l’inflation !

Plus que jamais, Noël et la fête de la Saint-Sylvestre sont au centre des préoccupations des citadins. Du coup, dans les marchés, c’est l’inflation !. Les fêtes de fin d’année sont devenues l’occasion pour certains commerçants cupides de s’enrichir davantage au détriment du consommateur. On note que c’est un contexte où le consommateur est appauvri et le commerçant s’engraisse. La Ligue camerounaise des consommateurs interpelle les pouvoirs publics pour qu’ « ils voient dans quelle mesure empêcher ce flux de marchandises, dont la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, et qui n’est pas pour le bien de notre économie ».

Vive le Père Noël !

Les élèves et étudiants sont en congé pour deux semaines depuis vendredi 22 décembre 2017. Dans tous les établissements maternels et primaires, la cérémonie d’arbre de Noël a été célébrée. Le Père Noël est passé plus tôt que d’habitude, offrant aux tout-petits leurs cadeaux. Une période propice pour la plupart des parents d’organiser des balades pour les tout-petits. Les espaces verts, le manège, les foires et autres lieux publics sont pris d’assaut, l’occasion pour les enfants de contempler les jeux de lumières à travers la ville.

À chacun, son menu !

Au-delà des vêtements pour enfants et autres jouets, le marché pour aliments est également très sollicité. Au marché Central de Douala les femmes se bousculent devant les étals, sollicitant au passage poulet, poisson, viande de brousse, plantain, igname…

Noël, fête chrétienne

À la cathédrale de Douala comme à celle de Yaoundé, chaque archevêque avait mis en place un programme spécial : confessions, prières, adoration, louanges. Les chapelles avaient reçu quelques coups de pinceau. Une décoration spéciale était mise en place pour les crèches qui ont accueilli l’Enfant Jésus. Des guirlandes avaient été installées, les groupes de chorale ont rivalisé d’adresse lors des répétitions pour une célébration de Noël en chansons.

À chacun, au rythme de sa bourse

Douala et Yaoundé ont brillé, idem pour les magasins et les lieux de prière qui ont connu une affluence record en cette période de l’année. Si certains disaient être prêts pour la fête, d’autres salariés et fonctionnaires se bousculaient encore devant les guichets dans l’espoir que leurs salaires devaient être versés. Un moment d’incertitude dans une atmosphère festive…

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