Maroc : faites le plein, les pompistes vont en grève !


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Les stations-service du royaume vont observer une grève quasi-inédite les jeudi 18 et vendredi 19 juillet. Les gérants des stations dénoncent la précarité dans laquelle ils travaillent.

Cela n’était pas arrivé depuis 1997. Les gérants de stations-service au Maroc menacent de faire grève ces jeudi 18 et vendredi 19 juillet, pour dénoncer leurs conditions de travail. Réunis au sein de la Fédération nationale des Commerçants du Carburant au Maroc, ces gérants affirment exercer leur droit à la défense de leur survie. La décision avait été prise le 4 juillet à Casablanca, lors d’une assemblée extraordinaire de la Fédération.

En menaçant de paralyser une partie de l’économie nationale en plein mois de Ramadan, les travailleurs de stations-service veulent mettre le Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) et les autorités face à leurs responsabilités. Ils espèrent ainsi attirer l’attention sur leurs conditions de travail. Déterminés à aller jusqu’au bout, les gérants de stations-service ont fait parvenir aux autorités un chapelet de revendications.

Le puissant GPM face au petit pompiste

Les gérants de stations-service au Maroc bénéficient d’un vide juridique. Pourtant, le métier en aurait rudement besoin. En effet, en 1997, un accord a été signé entre la Fédération nationale des Commerçants du Carburant au Maroc et les membres du GPM afin de mettre en veille les contrats de location-gérance antérieurs, que le GPM pouvait résilier de manière arbitraire, en attendant la conclusion d’un contrat-type, et la transmissibilité de la gérance des stations aux ayants-droit. A ce propos, le GPM considère que le contrat prend fin en cas de décès du gérant. Après de nouvelles négociations, entre 2000 et 2003, les deux parties se sont entendues sur un contrat-type. Le hic, c’est qu’il n’a jamais été signé ni même appliqué par le GPM, malgré les demandes répétitives de la Fédération.

Une situation désastreuse pour les gérants qui, du jour au lendemain, peuvent être chassés de leurs stations sans explication, ni indemnisation. Une précarité qui les pousse à crier haro sur un système qui les désavantage considérablement.

Immobilier, le cœur du problème

Dans un communiqué, les gérants se disent être « victimes d’une politique d’oppression de la part des sociétés des hydrocarbures qui sont parvenues à induire en erreur la justice ». Ces « victimes » affirment que ces sociétés veulent « bénéficier des terrains sur lesquels elles se trouvent ». Les sociétés d’hydrocarbures auraient ainsi pour ambition de « chasser les gérants et de les priver de leurs droits », indique encore le communiqué.

Désormais, les gérants des stations-service entendent changer la donne et exigent que la convention de 1997, que les pétroliers ne suivent plus, soit de nouveau appliquée. Est-ce que la majorité des pompistes marocains suivra le mouvement ? Les autorités et le GPM sauront-ils être à l’écoute des contestataires ou vont-ils prendre le risque de contribuer à la paralysie de l’économie du pays ? La réponse dans quelques heures…

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