Le Sahel dans le collimateur de Boko Haram


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Il n’y a pas que le Nigeria et le Cameroun ou encore le Tchad qui sont sous la menace de Boko Haram. La région du Sahel est aussi menacée par le groupe terroriste nigérian. L’ONU ne cache pas sa préoccupation face à cette situation, affirmant que le Nigeria ne peut agir seul contre la nébuleuse, appelant les pays de la sous-région à lui prêter main forte.

Boko Haram n’a pas seulement pour ambition de s’imposer dans le nord du Nigeria ou encore du Cameroun. Le groupe terroriste nigerian a aussi pour ambition de s’implanter dans le Sahel. Si ce n’est déjà fait, car l’ONU évoque un camp d’entraînement de Boko Haram dans le Nord-Mali. Une menace contre la région sahélienne qui ne date pas d’aujourd’hui, préoccupant de plus en plus l’ONU, qui estime aussi que la Nigeria ne peut pas agir seul contre la nébuleuse, poussant les autres pays de la sous-région à agir.

L’ONU appelle ainsi au renforcement de la coopération militaire mise en œuvre, fin 2014, entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), qui comprend le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Cette force, composée de 700 militaires, issus de tous les pays participants, est désormais dirigée par le Tchad, qui a envoyé des troupes dans le nord du Cameroun et du Nigeria pour apporter sa contribution dans la lutte contre Boko Haram. Paris est aussi préoccupée par l’expansion du groupe terroriste, exhortant les pays de la sous-région à s’organiser pour le contrer.

En attendant, la riposte contre Boko Haram s’organise petit à petit. Le Nigeria et ses voisins se sont réunis, mardi 20 janvier 2015, à Niamey, la capitale nigérienne, pour trouver un moyen d’unir leurs forces contre Boko Haram, qui menace toute la sous-région. L’objectif de cette réunion, à laquelle ont participé treize pays, était de renforcer cette coopération militaire face au groupe terroriste nigérian qui continue de mener des tueries en toute impunité, provoquant le déplacement de milliers de personnes. Le groupe armé, qui ne compte en effet pas s’arrêter, a pris le contrôle de vastes territoires du nord-est du Nigeria et multiplie aussi les incursions au Cameroun voisin.

Un Abubakar Shekau hilare face à la riposte des chefs d’Etat africains

Mais visiblement, toute cette soudaine prise de conscience des chefs d’Etat africains du danger que représente le groupe terroriste nigérian ne semble avoir aucun impact sur le groupe terroriste. Bien que la riposte s’organise contre Boko Haram, son chef Abubakar Shekau, s’en est pris aux Présidents Idriss Déby du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger et Paul Biya du Cameroun, dans une nouvelle vidéo, diffusée au lendemain de la réunion à Niamey. « Je suis prêt », lance-t-il à Idriss Deby, rapporte la BBC. Abubakar Shekau attaque aussi le Président nigérien Mahamadou Issoufou pour sa participation à la marche contre le terrorisme à Paris. « Tu vas voir », lance-t-il à son adresse. Le Président camerounais Paul Biya est, lui, une nouvelle fois désigné et critiqué pour « avoir peur et de demander de l’aide » aux pays voisins.

Depuis 2009, Boko Haram a tué plus de 13 000 personnes, provoquant le déplacement de milliers de personnes dans le nord du Nigeria. Pour le moment, aucune des actions militaires à l’encontre du groupe terroriste n’a été efficace pour mettre un terme à ses tueries sanglantes, qui ont décimé plusieurs villages du Nigeria dans le nord. Les chefs d’Etat africain de la sous-région l’ont désormais bien compris : aucun d’eux ne peut dormir sur ses deux oreilles face à la menace de la nébuleuse. Sans compter que le Sahel aussi doit assurer ses arrières…

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