L’Algérie débute l’expulsion de milliers de migrants nigériens


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L’Algérie a commencé à reconduire des milliers de Nigériens dans leur pays d’origine, en majorité des femmes et des enfants.

Les relations diplomatiques entre Alger et Niamey ne vont pas s’arranger de sitôt. L’Algérie a en effet commencé à reconduire vers leur pays des milliers de migrants nigériens, en majorité des femmes et des enfants en situation irrégulière. Une opération appelée à durer plusieurs mois, selon le Croissant rouge algérien (CRA).

Selon la présidente du CRA, Saïda Benhabyles, un premier groupe de 318 personnes est arrivé samedi dans un centre d’accueil implanté à Tamanrasset, grande ville de l’extrême sud algérien, avant leur acheminement vers Agadez, dans le nord du Niger. Selon la responsable, ce sont surtout les femmes et enfants « qui ont souffert terriblement, exploités par des réseaux criminels qui les ont dépouillés de tout et qui se trouvent désormais exposés au froid ». Déjà en octobre dernier, quatre vingt douze migrants, essentiellement des femmes et des enfants, sont morts de soif alors qu’ils traversaient le désert pour rejoindre l’Algérie. Seuls 21 personnes avaient survécu.

De son côté le Niger grince les dents face à la décision d’Alger de rapatrier les migrants nigériens en situation irrégulière. Le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini, avait été contraint d’expliquer, le mois dernier, devant le Parlement de son pays, que l’Algérie devait reconduire des Nigériens « au nombre de 3 000, sans emploi, et qui vivent malheureusement de la mendicité ». Puissance économique de l’Afrique du nord, l’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens, supplantant la Libye en proie au chaos. Cet afflux a donné lieu à une hausse des comportements racistes, y compris des articles de presse, dénoncés par des ONG.

Les migrants nigériens seront d’abord regroupés dans des centres dans les villes grandes villes du nord du pays avant d’être conduits à Tamanrasset où sont effectuées des visites médicales et des vaccins en présence des services consulaires du Niger, a précisé la dirigeante de la CRA. Selon elle, l’Algérie dispose des moyens logistiques pour la conduite de cette opération, « mais ce n’est pas une solution durable. Je lance un appel aux grandes ONG internationales et aux agences onusiennes pour aider à mettre en place des micro-projets qui vont permettre aux populations de se fixer » dans leur pays d’origine.

Le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde, et au taux de natalité le plus élevé de la planète (7,6 enfants par femme). Le pays est régulièrement confronté à des crises alimentaires. Raison pour laquelle, l’émigration y est massive.

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