Intervention militaire au Mali : les doutes de Paris et Washington persistent


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Le Conseil de sécurité de l’Onu a autorisé l’envoi d’une force militaire internationale dans le nord-Mali pour déloger les islamistes qui occupent la région depuis six mois. Paris et Washington doutent toujours de la capacité des troupes africaines à bien mener l’opération, qui n’aura pas lieu avant automne 2013.

Après de multiples tractations, le Conseil de sécurité de l’Onu a donné jeudi son aval pour l’envoi d’une force internationale dans le Nord-Mali pour une période d’un an. Pour le moment, aucun calendrier précis n’a été fixé sur le déclenchement de l’offensive dans la région occupée par les islamistes depuis six mois. Appuyée sur le plan logistique par les occidentaux, l’intervention, « n’est pas imminente », a rappelé ce vendredi le président français François Hollande sur Europe1. Elle n’aura pas lieu avant l’automne 2013.

Même si l’Onu autorise l’intervention militaire, elle reste prudente et pose de multiples conditions. L’organisation invite les autorités de Bamako à « rétablir pleinement l’ordre constitutionnel » et poursuivre le dialogue avec les rebelles touareg du mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces derniers sont dissociés des « organisations terroristes » contrôlant la région, tels que Al-Qaïda au Maghreb islamique et le Mujao.

Les doutes de Paris et Washington persistent

Paris et Washington doutent quant à eux de la capacité des troupes africaines à bien mener cette opération. Les Etats-Unis ont vivement critiqué le plan militaire proposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Ils estiment que les effectifs prévus par l’organisation ouest-africaine sont insuffisants face aux groupes islamistes armés. La Cedeao compte déployer 3.300 hommes dans la région. Washington évalue le nombre de combattants islamistes entre 800 et 1200.

Pour les combattre, l’armée malienne laminée sera reconstruite. La force africaine, qui combattra à ses côté, suivra un entraînement. L’objectif pour les occidentaux est de former quatre bataillons, soit 2600 soldats. Mais le Conseil de sécurité devra s’estimer « satisfait de l’état de préparation des troupes », avant de donner le coup d’envoi de leur déploiement.

Il ne faut pas « sous-estimer les islamistes », a indiqué en novembre dernier le général Carter Ham, commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom). La mission des soldats de l’organisation ouest-africaine est périlleuse car ils connaissent mal le désert, estime-t-il. Selon lui, « l’idée de demander à cette armée malienne, un ensemble très hétérogène d’un point de vue ethnique, d’être en première ligne au nord du Mali, c’est aller droit dans le mur ».

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