Centrafrique : panique à Bangassou, le Séléka reprend son offensive


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Suite à la violation des accords de Libreville signés le 11 janvier entre le pouvoir, l’opposition démocratique et les rebelles de Séléka, ces derniers ont repris les villes de Kémbé et Djimbi dans la préfecture de Basse Kotto, dimanche et lundi derniers. Leurs cibles sont les bâtiments administratifs et les structures publiques.

(De notre correspondant)

A Bangassou, le Séléka sème de nouveau la terreur. Les villes de Kémbé et Djimi ont été reprises par les rebelles de Séléka. D’aucuns disent qu’avec la signature des accords de principe et de cessez-le-feu de Libreville, le 11 janvier dernier, la paix est retrouvée en République centrafricaine. Cette paix qui a échappé aux centrafricains depuis le 12 décembre 2012 quand naissait la coalition rebelle de Séléka et ses multiples attaques et prise des villes du pays. Cette crise sécuritaire a fait un nombre important de déplacés tant internes qu’extérieurs. Elle a également bloqué toutes les activités socioéconomique et politique et a asphyxié les villes de province et la capitale Bangui en coupant le cordant routier qui lie ces deux pôles. Les conséquences sont telles la signature des accords de Libreville ont été un véritable soulagement pour la population.

Seulement, le retard dans la mise en œuvre de ces accords amène le centrafricain à revivre les horribles événements de décembre dernier. Signalons qu’il y a encore des résistances dans cette mise en œuvre. L’on se souviendra que lors de la rencontre du président Bozizé avec les forces vives de la nation, au palais de la renaissance, le 17 janvier 2013, le leader de Séléka, Michel Djotodja Am-Nondroko a demandé au président devant toute l’assistance de libérer les prisonniers politiques de Séléka. A cette question, Bozizé a répondu en bon général que la libération de ces hommes est ipso facto conditionnée à la cessation effective des hostilités des hommes de Séléka. Ce jeu de ping-pong tire en longueur l’application des accords, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu. L’une des conséquences directes de l’inobservation des termes de ces accords en est les récentes attaques des villes de Kémbé et Djimbi, situées respectivement à 127 et 170 Km de Bangassou. Est-ce-parce que le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué pour résoudre mettre en ordre les choses ?

Cette nouvelle situation sème la terreur déjà dans la ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture de la Basse-kotto. Selon les faits relatés par l’évêque de Bangassou, Mgr Aguiré, « les rebelles sont rentrés dimanche dernier dans la ville de Kémbé. Ils n’ont pas touché à la population civile, ni aux biens des églises. Ils ont saccagé des bâtiments administratifs et défoncé les portes de la prison ». Toutefois, le religieux a remarqué que « certains jeunes en ont profité pour faire des pillages ». Ces derniers ont aussi saccagé les biens de la société diamantifère Goldiam. Dans cet état, la population de Bangassou longtemps meurtrie par les rebelles ougandais de Joseph Kony n’a pas de choix que de vider la ville pour se réfugier en brousse.

On se demande si les responsables de Séléka qui ont signé les accords de Libreville contrôlent encore leurs troupes sur le terrain, puisqu’il y a quelques jours, ils ont manifesté leur insatisfaction desdits accords. Une reprise des hostilités qui agacent et fatiguent les Centrafricains. Michel Am Nondroko Djotodia doit sans nul doute réagir fermement et rapidement.

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