Burkina Faso : « Je vais tenir ferme », assure Isaac Zida


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Le Premier ministre burkinabè a été accueilli par plusieurs milliers de personnes venues le soutenir à Ouagadougou, ce mardi, de retour d’une visite en Côte d’Ivoire. Après le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), les chefs d’Etat-major des armés, les partis politiques de l’ancienne majorité de Blaise Campaoré ont réclamé sa démission du gouvernement.

« J’ai compris le sens de votre manifestation. C’est un encouragement à tenir ferme. Et je vais tenir ferme », a déclaré le Premier ministre Yacouba Isaac Zida devant des milliers de personnes au siège de la Primature. A l’initiative de plusieurs associations, notamment du Collectif anti-référendum, ils étaient venus l’accueillir à la base militaire 511 de Ouagadougou, où son avion a atterri en provenance de Côte d’Ivoire. burkina_zida_foule.jpg Ils ont ensuite marché jusqu’au siège du chef du gouvernement. Après le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), les chefs d’Etat-major des armées, c’était au tour des partis politiques de l’ancienne majorité de Blaise Campaoré d’appeler, ce mardi, à sa démission.

Vidéo du discours d’Isaac Zida devant la Primature :

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Un conflit oppose la garde présidentielle et Isaac Zida, depuis sa nomination au poste de Premier ministre quand il prend la décision, sur laquelle il est revenu depuis, de dissoudre ce corps d’élite. Le 28 juin dernier, la tension est montée d’un cran. Le gouvernement a annoncé avoir déjoué un complot contre lui.

« La Transition ne roule que pour une partie des Burkinabè »

Le RSP a dénoncé « une manipulation » orchestrée par le Premier ministre pour se maintenir au pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle devant mettre fin à la période de Transition, le 11 octobre prochain. Voulant répondre certainement à ces accusations, il a tenu un discours dans lequel il demande à ses sympathisants de rester « sereins, parce que je suis très serein moi-même. Soyez rassurés parce que, le 11 octobre, nous allons nous retrouver ici pour aller au bureau de vote pour voter ».

Le groupe de l’appel du 9 avril 2015, réunissant les partis politiques de l’ancienne majorité de Blaise Campaoré et leurs alliés ont dénoncé la partialité du régime de transition au pouvoir au Burkina Faso qui « ne roule que pour une partie des Burkinabè », au cours d’une conférence de presse, ce mercredi. « L’armée demande le départ des officiers et nous nous inscrivons dans cette logique », a affirmé Hermann Yaméogo de l’UNDD, tout en rappelant que ce n’est pas à la Transition de décider de la dissolution du RSP. Elle n’a vocation qu’à organiser des élections libres transparentes et crédibles, a-t-il conclu.

La thèse du complot des partisans de Blaise Campaoré

Alors que les informations sur les derniers événements ne sont publiées qu’au compte-gouttes, sans jamais être vraiment certifiées, la thèse du complot des partisans de Blaise Campaoré est beaucoup évoquée par les partisans d’Isaac Zida. « Le régime déchu recomposé (…) avec l’aide de ses partis satellites, de ses réseaux mafieux et occultes appuyés par leur bras armé, le RSP, tentent de faire tomber la Transition pour empêcher le respect du calendrier électoral », a indiqué un des membres du « Balai Citoyen », une organisation de la société civile, Maître Hervé Kam.

De son côté, le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste, Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, qui appelle à une dissolution du RSP a précisé : « il y a de fortes velléités de reprise en main de la situation par les hommes du régime déchu de Blaise Compaoré. Ils sont très actifs et ne lésinent pas sur les moyens, y compris ceux militaires. Or, le Premier ministre Zida semble échapper désormais au contrôle de Blaise Compaoré », rapporte Burkina24.

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