Algérie : les téléphones portables font vibrer le pays


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La frénésie du portable touche toutes les tranches d’âge sans exception en Algérie. L’expansion est fulgurante. Avec plus de 15 millions d’abonnés, le pays se hisse déjà sur la troisième marche du podium africain après l’Afrique du Sud et le Nigeria.

Par Joan Tilouine

D’Alger à Tamanrasset, en passant par Bechar ou Biskra, les téléphones cellulaires sont omniprésents en Algérie. Dans le désert, la montagne ou la plage, les sonneries peuvent retentir à tout moment. Au sein des villes, on peut assister à de véritables concertos polyphoniques. Le phénomène GSM a contaminé le pays et ouvert la brèche à un business florissant.

Une concurrence acharnée pour un marché fructueux.

Près d’un Algérien sur deux en a dans sa poche. Autrefois réservé au milieu professionnel aisé, le téléphone portable s’est banalisé et fait désormais partie intégrante des mœurs locales. Les points de vente fourmillent, les offres se démultiplient; le marché est en pleine croissance. Les trois opérateurs agréés (Mobilis l’historique public, et deux privés, Djezzy et Nedjma) se répartissent les parts du gâteau. Avec 8 millions de clients, Djezzy tient le haut du pavé devant Mobilis (6 millions) et Nedjma (1,5million). Quatre ans après son lancement, en février 2002, cette filiale du géant égyptien Orascom, s’est imposée comme le leader incontesté sur ce nouveau marché. Mais la bataille des opérateurs est loin d’être finie et la course aux abonnés ne fait que commencer. Loin de s’essouffler, le marché algérien de la téléphonie a encore de beaux jours devant lui, et les acteurs ne masquent pas leur optimisme. Le PDG d’Algérie Télécom, M. Ouarets Brahim, prédit que le nombre total d’abonnés aux fixes et mobiles à l’horizon 2010 atteindra les 25 millions de clients. Soit un taux de pénétration de 65%.

Cartes prépayées : la recette du succès

Les formules d’abonnement abondent. Plus souples, moins contraignantes, elles rallient chaque jour de nouveaux adeptes. Néanmoins, ce sont les cartes prépayées qui remportent, haut la main, les faveurs des clients. Pas d’engagement, pas de factures, liberté de consommation, ce système exonère les consommateurs du poids et de la rigidité de l’abonnement. Franc succès. Unanimement convaincus, 97% des usagers ont opté pour ce service  »à la carte ». A partir de 1 000 dinars (DZD, 11,71 euros) la première carte d’accès, les tarifs des recharges proposés varient ensuite de 200 DZD à 3000DZD. Par ce service prépayé, les opérateurs peuvent cibler un large panel de consommateurs. Il y en a pour toutes les bourses. Fraîchement lancée, la recharge de 200 DZD constitue une exclusivité de Nedjma, qui entend ainsi se repositionner sur le marché. De plus en plus accessible, le service prépayé constitue le principal ingrédient du « Boum » du marché algérien qui détrône ainsi l’Egypte et le Maroc en terme d’abonnés.

Trois fois plus d’utilisateurs qu’en 2004

On est loin des années 90. Les quelques privilégiés qui possédaient un cellulaire l’arborait alors fièrement. Encore fallait-t-il qu’il y ait une puce à l’intérieur… Le délai d’obtention dépendait alors du pouvoir hiérarchique du demandeur, de son influence. Il fallait avoir le bras long pour voir sa requête traitée raisonnablement (moins de 6 mois). Seule une élite d’une certaine de personnes avait alors accès aux charmes du GSM. Cette période est révolue. Le téléphone mobile s’est aujourd’hui étendu à toutes les couches de la société. Sous l’impulsion de la réforme du secteur des télécommunications, le marché de la téléphonie mobile s’est ouvert – en 2001-aux opérateurs privés. Dopés à la concurrence, régis par la loi du profit, les opérateurs ont su susciter le besoin et rendre les portables plus accessibles. On dénombrait 3.463.000 utilisateurs en 2004, ils sont quatre fois plus aujourd’hui…

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