Ebola au Congo : un combat difficile


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88 personnes ont trouvé la mort suite à la flambée du virus Ebola dans le Nord-Ouest du Congo, à la frontière du Gabon. L’attitude méfiante des populations touchées et la nature même du virus rendent le travail des autorités congolaises et de l’OMS malaisé.

La fièvre hémorragique d’Ebola qui touche actuellement le Nord-Ouest du Congo, à la frontière avec le Gabon, a fait 88 victimes sur 108 personnes affectées à ce jour. Le virus, qui n’a pas encore trouvé son vaccin, est très contagieux et peut se transmettre par simple contact par le biais de fluides corporels tels que la sueur et le sang. Avec 50 à 90% de cas cliniques mortels, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est l’une des maladies virales les plus virulentes. Les chances de survie pour les personnes touchées dans la cuvette nord-ouest du Congo sont d’autant moins élevées que très peu acceptent de se laisser hospitaliser.

Des anthropologues en renfort

Deux foyers d’épidémie ont été distingués par le ministère congolais de la Santé : l’un dans le district de Kellé, à 700 km au Nord-Ouest de Brazaville et l’autre dans le district de Mbomo, plus au Nord. Or, les groupes ethniques vivant dans cette zone géographique, Mbeti, Kota et autres Mboko, sont empreints de croyances qui ralentissent fortement le travail des autorités congolaises et de l’OMS. Selon la BBC, quatre enseignants accusés d’avoir introduit le  » mal  » auraient été tués par la foule, à Kellé, lors d’un rassemblement. Lequel mal a en réalité pour origine la consommation de viande de gorilles trouvés morts dans le district de Kellé, au début du mois de janvier dernier.

Seuls  » cinq malades sont actuellement en salle d’isolation à Kellé et un ou deux à Mbomo « , selon l’OMS. Des chiffres dérisoires qui illustrent la difficulté pour autorités sanitaires de se faire comprendre des populations locales, terrorisées, et de les convaincre des bienfaits de la médecine moderne. L’OMS a même dû recourir à l’aide d’anthropologues, depuis deux semaines, pour mieux faire passer son message.

Contenir le fléau

 » L’épidémie est dynamique. Elle n’épargne aucun pays et sa propagation peut se faire très rapidement « , a prévenu Henri Djombo, ministre congolais de l’Environnement. C’est pourquoi les autorités ont tôt affirmé vouloir mettre les zones affectées en quarantaine. Une technique pourtant difficilement applicable dans la jungle congolaise.  » Le Congo avait fermé ses frontières lors de la flambée d’Ebola au Gabon, en février 2002, mais les populations voisines étaient parvenues à les franchir sans difficultés « , confirme l’OMS. Avant d’ajouter que pour elle,  » la seule solution est de distinguer puis d’isoler les personnes affectées par le virus, pour leur apporter les soins appropriés « .

Les spécialistes de la fièvre hémorragique d’Ebola qui se réunissent du 4 au 6 mars à Brazaville, évoqueront également la catastrophe écologique qui se dessine dans le parc national d’Odzala où 200 des 800 gorilles ont déjà trouver la mort à cause du virus.

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