Kheireddine Ameyar pleuré par ses confrères algériens


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Drapeau de l'Algérie
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Le suicide du directeur du quotidien La Tribune, vendredi, cause une émotion considérable à travers la presse algérienne. Les principaux commentateurs disent leur chagrin et s’interrogent.

 » Kheireddine s’en va «  : ces simples mots, barrant la Une de la Tribune d’Alger de ce samedi 10 juin, disent tout à la fois la stupeur, la peine et le dénuement des confrères de Kheireddine Ameyar. Le directeur de la publication du journal qu’il avait fondé en 1994 s’est suicidé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à son domicile de la résidence de Club des Pins à Alger. A 55 ans, cet homme marié et père de deux enfants était l’une des grandes figures de la presse algérienne, sur laquelle il pesait de tout le poids d’une personnalité tranchée, de fortes convictions et d’un incontestable talent de plume.

Tous les grands quotidiens du pays ont consacré, samedi matin, leur éditorial à la disparition de Kheireddine Ameyar. La tonalité générale est au chagrin, mais aussi aux tentatives d’interprétation du geste désespéré du patron de presse. Dans El Watan, A. Bahmane pense que Ameyar  » a choisi la mort, non par tragique rupture existentielle, mais parce qu’il refusait l’ascension de la banalité et le douloureux désespoir qui ont étreint, jusqu’à l’étouffement, son pays qu’il chérissait et son métier qu’il adorait. (…) Redoutait-il les nuages qui s’amoncellent à l’horizon ? Ou cherchait-il à attirer l’attention des décideurs ? « 

Un reporter africain

Les journaux algériens rappellent tous les débuts de Kheireddine Ameyar à El Moudjahid, puis ses expériences à Algérie-Actualités ou à Révolution africaine. La sensibilité exacerbée du journaliste, sa passion pour un  » pays qu’il aimait à en perdre ses nerfs «  s’y développa au rythme d’une écriture toujours lumineuse.

Kheireddine Ameyar restera aussi dans les mémoires comme un grand reporter de l’actualité du continent africain dans son ensemble. Dans Le Quotidien d’Oran, Mohamed Biri se souvient de la prédilection du disparu pour les  » sujets chauds, comme l’Afrique australe ou l’Angola dont il se rappellera, près de trente ans après, les moindres détails. « 

Afrik.com s’associe aux condoléances de ses confrères algériens.

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