Le transit inter-Etats a de l’avenir


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Le Sénégal et le Mali ont signé vendredi un protocole d’accord pour améliorer leurs échanges de marchandises. Premier accord de ce genre dans la sous-région, il ouvre la voie à un renforcement de l’intégration communautaire.

Le Sénégal et le Mali ont signé vendredi dernier un protocole d’accord pour améliorer leurs échanges de marchandises.  » C’est en fait l’application d’une convention de la Cedeao (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest), signée en mai 1982, qui prévoyait la facilitation du transit entre les pays membres « , explique Dougoutigui Toumbia, vice-président du bureau de coordination des cautions nationales de la Cedeao au Mali. Presque vingt ans pour appliquer le Transit Routier Inter-Etats (Trie) qui, pourtant, est intéressant pour les deux pays signataires.

 » L’application de cette convention permet d’éviter la fraude et d’être sûr que la marchandise arrive bien à destination « , indique Dougoutigui Toumbia.  » Cela évite bien des tracasseries aux transporteurs : ils ne subissent pas les contrôles et les marchandises sont acheminées plus rapidement « , poursuit-il. L’accord doit être appliqué aux camions-citernes, aux véhicules isothermes, frigorifiques et réfrigérants et aux containers qui répondent aux normes de la Cedeao.

Jeu de la concurrence

Du côté sénégalais, les intérêts sont évidents : les transporteurs locaux espèrent capter une partie des 300 000 tonnes de fret qui passent actuellement par la Côte d’Ivoire pour rejoindre le Mali. Le Mali s’approvisionnait jusqu’ici principalement via le port d’Abidjan, au détriment de celui de Dakar, ce qui occasionnait un manque à gagner de 100 milliards de Fcfa pour ce dernier.  » Si Dakar nous convient mieux qu’Abidjan, alors nous travaillerons plus avec le Sénégal « , acquiesce Dougoutigui Toumbia.  » C’est le jeu de la concurrence « .

Véritable politique commerciale bilatérale, c’est la première fois qu’un tel accord est signé dans la sous-région. Mais pas la dernière. D’autres protocoles devraient être ratifiés, entre le Bénin et le Togo, le Nigeria et le Bénin, le Togo, le Burkina et le Mali notamment. Une façon de favoriser l’intégration communautaire et d’augmenter la libre-circulation des personnes et des marchandises.

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