Canal plus fait une rentrée africaine


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La chaîne cryptée fait une rentrée par la porte d’Afrique. A partir de jeudi, elle diffusera 8 documentaires de 52 minutes et un making-of sur le continent noir. Canal Plus ouvrira le bal avec « Les léopards de Zanzibar ». Jouissif.

Tout le monde devant la télé à 20 h 45 et faites tourner les magnétoscopes. C’est l’événement de la rentrée. La chaîne française Canal Plus diffusera en clair, à partir de ce jeudi, huit documentaires de 52 minutes sur l’Afrique. Afrik a visionné, en avant-première, les deux premiers- les léopards du Zanzibar et les amoureux du Sahel. Jouissif ! Ce n’est pas souvent que l’Afrique est invitée par la grande porte cathodique, il faut en profiter. La série « Africa », produite par National Geographic Television , porte un autre regard sur le continent. Non, il n’y a pas que les guerres et les épidémies en Afrique. Les équipes de tournage sont resté sur place pendant deux ans.

Les léopards de Zanzibar

« Cette série signifie beaucoup pour moi. Deuxième continent du monde par sa superficie, l’Afrique abrite des millions d’individus, et je suis nâvrée de constater que la télévision s’intéresse rarement aux Africains en dehors du contexte des guerres, des épidémies et d’autres catastrophes du même acabit », explique Jennifer Lawson, producteur exclusif d’Africa. Cela tombe bien, le documentaire « Les léopards de Zanzibar » prend à contre-courant les préjugés.

Une équipe de football court sur la plage. Les joueurs viennent juste de déposer leurs harpons et leurs filets. Ils sont tous pêcheurs et rêvent de participer à la Coupe de Tanzanie. Ils habitent tous sur la côte est de la Tanzanie dans un petit village de pêcheurs. Les femmes, elles aussi tournées vers la mer, nouent des algues sur un fil en maudissant le foot. « Depuis qu’ils se sont qualifiés pour la Coupe, ils ne parlent et ne vivent que pour le football. Ils ne s’intéressent même pas aux filles », se plaint l’une d’elles. Ces femmes exportent 4 000 tonnes d’algues, utilisées pour les cosmétiques et les crèmes glacées. Elles acceptent de voir leurs hommes partir à Dar es-Salam affronter une équipe professionnelle.

Difficile de payer la traversée sur un ferry. Les 65 km qui séparent Zanzibar de la Tanzanie deviennent vite infranchissables. La traversée coûte 20 dollars, près d’un mois de travail. Issa et ses amis trouvent une solution, non dénuée de danger. Ils foulent pour la première fois de leur vie une pelouse verte. Ils ont l’habitude d’évoluer sur du sable blanc neigeux. Africa a le mérite de suivre de près des aventures à taille humaine. Et le regard humaniste est loin des cartes postales même si les images sont très belles. C’est la faute à Zanzibar, l’île est d’une beauté extraordinaire.

Les amoureux du Sahel

Autres lieux autres passions. « Mon grand-père est né esclave dans l’Etat d’Alabama, aux Etats-Unis, en 1847. Mon reflet dans la glace montre que j’ai des ancêtres africains. Mais comme j’ignore précisément de quelle culture africaine je suis issue, la culture africaine dans sa globalité m’intéresse. D’ailleurs, si l’on croit les scientifiques, nous aurions tous des ancêtres communs originaires d’Afrique », remarque, non sans humour, Jennifer Lawson.

Ica Bar, 14 ans, a du mal à cacher son impatience. Son fiancé Errou Dajouli revient après huit mois de transhumance. Tous les habitants du Diafarabe, ville sur le delta du Niger, sont sur les nerfs. Ils vont revoir leurs proches. Ces derniers doivent se montrer dignes de confiance et revenir avec des troupeaux plus nombreux et plus gras. Les Bergers, quant à eux, ne se nourrissent que de lait. Les caméras ont suivi l’une des plus épiques migrations africaines. Les Peuls vivent par et pour le troupeau. Icar voit Errou engager ses vaches dans le fleuve. Comment l’accueillir ?

Au même moment, Atemi en a marre d’être toujours adolescent à 29 ans. Il demande à son grand-père, chef du village, d’organiser la cérémonie du Dama qui le consacrera définitivement comme adulte. Mais au pays Dogon, on ne plaisante pas avec le renard des sables. Et l’un de ces derniers a prédit que le grand-père trouvera la mort à la prochaine Dama. Depuis celui-ci refuse d’en organiser une. Et condamne les jeunes du village à demeurer adolescents. Les Dogons ont fui les Peuls pour se réfugier dans une région aride, hostile, près des grandes falaises.

Canal Plus nous offre un beau cadeau pour cette rentrée. On ne va pas le bouder. Même s’il manque des regards africains dans cette série. « J’aimerais faire une série sur l’Afrique réalisée par des Africains. Après deux ans de tournage avec nous, les équipes africaines ont acquis une parfaite maîtrise technique. En travaillant sur leur propre culture, ils pourraient nous faire partager une vision plus intime de l’Afrique. Il y a tellement de frontières culturelles que nous, Occidentaux, ne savons pas franchir », avoue encore Andrew Jackson, producteur de la série. Encore, un petit effort !

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