Logiciels libres : il faudrait être fou pour dépenser plus


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Drapeau de Madagascar
Drapeau de Madagascar

Des logiciels gratuits ou presque : une aubaine pour les entreprises de tous bords pour s’affranchir du poids des licences informatiques et contrer l’hégémonie de Windows. En Afrique, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie organise la résistance à travers des sessions de formation à Linux, chef de file des logiciels libres. Un laboratoire a été installé à Madagascar.

Altruisme informatique, des logiciels libres, en tête desquels Linux, sont disponibles gratuitement et avec tous les codes pour les entreprises qui le désirent afin d’équiper leurs ordinateurs. Pas de licence à payer et surtout le pouvoir de modifier les programmes en fonction de ses besoins. Un concept séduisant que l’Agence intergouvernementale de la francophonie exploite en organisant la formation en Afrique de personnes ressources, un noyau dur pour la diffusion et la promotion des logiciels libres sur le continent. Projet pilote : Madagascar accueille, depuis octobre 2000, le premier laboratoire Linux.

Licences publiques

Imaginons un parc informatique de 100 postes. Le système d’exploitation : Windows. Coût de chaque licence : 1 200 FF. Valeur totale : 120 000 FF. Un CD Linux, logiciel libre : 18 FF. On ne peut certes pas dire qu’il y ait photo. Argument massue. Encore que Linux n’est pas le seul dans son genre.

Des systèmes d’exploitation aux simples utilitaires, il existe toute une batterie de logiciels que tout le monde peut  » pirater  » sans la moindre vergogne. Et pour cause : ils sont gratuits. Regroupés au sein de la Free software fondation, ils bénéficient tous d’une licence publique générale (GPL). Chacun peut alors disposer des codes à sa convenance pour faire évoluer les programmes dans le sens qu’il désire. La liberté. Un facteur de développement et de transfert de technologie.

Une formation nécessaire

Si la gratuité de Linux est un atout majeur face au géant Microsoft, il reste que le système n’a pas été conçu initialement pour une exploitation simple des applications. Réalisé par une communauté informatique pour la communauté informatique, Linux n’était pas adapté, au départ, à un usage vulgarisé.

Pour permettre son appropriation par le plus grand nombre, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), via l’Institut francophone des nouvelles technologies de l’information et de la formation (INTIF) organise depuis fin 1999, en Afrique, des stages de formation sur les logiciels libres. Six pays en ont bénéficié jusque là : la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, le Niger, le Togo et le Cameroun. Un noyau dur de personnes ressources est ainsi formé, capables d’installer d’administrer et de transmettre les connaissances relatives à Linux. Cent quatre-vingt informaticiens ont été formés à ce jour.

Plus encore, un laboratoire d’expérimentation et de formation a été installé à Madagascar. Une initiative pilote est administrée, au centre d’autres partenaires, par des informaticiens locaux formés par l’INTIF. Les personnes pivots de l’expérience se sont regroupées en Août dernier en association, l’Association malgache pour l’utilisation des logiciels libres (AMUL). Elle regroupe aujourd’hui cent soixante treize membres dont 47% d’informaticiens et 35% d’étudiants. Au programme : formation et auto-formation, où chacun fait bénéficier l’autre de ses connaissances. La finalité du projet vise toutefois à développer des produits utiles (scolaires, administratifs ou sanitaires) de façon locale, c’est à dire adaptée aux besoins des institutions bénéficiaires. Des outils et des logiciels déclarés ensuite en GLP pour permettre d’échanger les expertises et les solutions avec ceux qui le souhaitent.

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