Faire le ramadan en plein été


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Ramadan, ftour au Maroc
Ramadan au Maroc

Cette année, le Ramadan tombe le 1er août. Une période durant laquelle les musulmans devront, en fonction du calendrier lunaire, observer le jeûne pendant 29 à 30 jours. Comment les musulmans d’Afrique qui vivent en France accueillent cet évènement en cette période estivale ?

Les musulmans d’Afrique et du monde entier se préparent à jeûner pour le mois de ramadan dont le premier jour est annoncé au 1er août. Nous sommes allés à la rencontre d’africains musulmans de France afin de connaître l’état d’esprit dans lequel ils se trouvent à la veille de ce mois.

Pour rappel, le Ramadan fait partie des cinq piliers de l’Islam. Le quatrième dans le sunnisme et le troisième pour les chiites duodécimains, majoritaires parmi les chiites. Cette période de jeûne dure le temps d’un mois lunaire, 29 ou 30 jours. Pour un musulman, le Ramadan est un mois dédié à la prière, aux bonnes actions. Mais c’est aussi une façon de partager la douleur des nécessiteux qui ne mangent pas chaque jour à leur faim. Le mois de ramadan est le mois au cours duquel, en 610, le prophète Mohammed a vu l’ange Gabriel lui annonçant qu’il avait été choisi pour être le messager de Dieu. C’est au Lailat al Qadar (La nuit du destin), vers la fin du ramadan, qu’on célèbre la révélation du Coran à Mohammed par une nuit de prière et de repentir. Le Ramadan se termine par la fête de l’Aïd el Seghir (la petite fête), aussi appelé Aïd el Fitr (fête de la rupture du jeûne).

« Le plus dur c’est (…) se retrouver avec des gens qui ne le font pas »

Assiata, cette jeune comorienne de 20 ans, appréhende un peu la venue du ramadan. « J’espère que ça se passera bien. Le plus dur c’est de rester concentrer lorsque l’on se retrouve avec des gens qui ne le font pas. Les premiers jours, c’est terrible de voir une autre personne boire ou manger alors que ton estomac réclame famine, surtout si il fait chaud. Mais quand on se remet en tête le but du ramadan, on se ressaisit aussitôt. Au bout de quelques jours on prend vite l’habitude au point même qu’au bout d’un mois, ça nous fait tout bizarre de reprendre trois repas par jour », estime-t-elle.

« C’est l’occasion de se retrouver en famille et partager de bons repas »

Pour Amine, ce marocain de 67 ans qui vit à Paris, c’est une période qui lui permet de « se rapprocher des nécessiteux », de « purifier » son « âme et son corps ». « Vous savez, le jeûne permet de nettoyer les impuretés. Et que ce soit au mois d’août ou au mois de décembre ça ne change rien pour moi. Le Ramadan c’est le Ramadan », affirme-t-il avant d’ajouter qu’il faut « prêter une attention particulière aux estomacs au moment de rompre le jeûne ». « N’ayez pas les yeux plus gros que le ventre », dit-il en ironisant.

« Il n’y a pas un soir sans que l’on se retrouve entre maliens ou sénégalais »

Nous avons rencontré Hamidou, un malien de 56 ans, et Omar, un sénégalais de 52 ans. Tous deux sont amis et nous expliquent comment cette période est l’occasion pour la communauté malienne ou sénégalaise de se retrouver après manger pour prier ensemble. « Il y a une forte cohésion, il n’y a pas un soir sans que l’on se retrouve entre maliens, sénégalais et bien d’autres encore pour partager ensemble nos moments de prières et invoquer Dieu. En Afrique on a l’habitude de passer le Ramadan en plein soleil. Cela ne nous dérange pas que cette année, il tombe en plein mois d’août. Et vu le temps ça nous inquiète encore moins », lance Hamidou. « Il est vrai que nous sommes tous très soudés et que si l’un d’entre nous a besoin de quelque chose et bien on l’aide et encore plus pendant le ramadan », affirme Omar. « Nos épouses ne manquent pas de ramener à manger dans nos salles de prières pour que tous ceux qui sont seuls ou qui n’ont pas de gros moyens puissent manger à leur faim pendant le Ramadan », ajoute amine.

« C’est la première fois que je vais jeûner tout un mois d’août »

Halim, étudiant de 25 ans, est d’origine algérienne. C’est la première fois qu’il va jeûner tout un mois d’août. « Je suis croyant et j’essaie de pratiquer le plus possible. C’est la première fois que je vais jeûner tout un mois d’août, espérons qu’il ne fasse pas très chaud », dit-il en souriant. « Mais remarque, ceux qui meurent de faim en plein soleil souffrent à longueur d’année, alors il serait déplacé de notre part de nous plaindre durant ce mois. Quant aux vacances au bord de la plage et bien ce sera pour une prochaine fois », ajoute-t-il.

Fatima, cette boulangère marocaine de 38 ans, est, quant à elle, très sereine. « Je suis tellement impatiente. Pendant cette période, nous sommes très soudés entre musulmans et on aide les plus démunis. Durant un mois, on assiste à un réel élan de charité », ajoute-t-elle.

« Honnêtement, je ne fais pas le Ramadan correctement »

Le cas de Kamel est différent. Ce jeune tunisien de 22 ans jeûne à sa manière. « Honnêtement, je ne fais pas le Ramadan correctement. Je n’arrive pas à me passer de la cigarette. Je ne mange pas et ne bois pas mais je fume. Alors oui ça ne sert à rien de jeûner dans ce cas là, mais c’est une histoire de conscience. C’est compliqué, mais je me comprends moi-même, avoue-t-il avant d’ajouter qu’il « prie Dieu » pour qu’Il l’aide à « le faire correctement cette année. »

« Cela fait trois ans que je suis convertie »

Sihem est une française convertie à la religion de l’Islam. Elle a 32 ans et est mariée à un algérien. « Cela fait cinq ans que je suis mariée et trois ans que je suis convertie, par conviction je tiens à le préciser. Je me suis très vite adaptée à ma nouvelle religion et surtout au ramadan. C’est une période où l’on est censé être très proche de son créateur. Je compte bien lui demander d’aider tous ces pauvres dans le monde qui ne mangent pas à leur faim et aussi de venir en aide aux peuples des pays en guerre et de leur apporter la paix », explique-t-elle.

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