Algérie : la marche de la CNCD frappée du sceau de l’interdit


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Décidément, nul ne semble pouvoir émousser la détermination et l’abnégation des animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui, malgré les interdictions, maintiennent leurs marches cycliques, tous les samedis, en espérant la chute du «système».

Béni soit celui qui y croit… « Le système algérien va tomber », espère l’opposition, et emboîter le pas aux régimes tunisiens et égyptiens qui n’ont pas survécu aux pressions de la rue. Malgré, donc, le sceau de l’interdit, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a maintenu son appel à une marche pacifique ce samedi 19 février, dans la capitale Alger, pour demander « le départ du système ».

L’interdiction des manifestations de l’opposition, conformément aux dispositifs de l’état d’urgence en vigueur depuis 1992, n’a nullement dissuadé les marcheurs qui ont, pour le deuxième samedi consécutif, forcé le destin pour rejoindre la place du 1er mai, lieu du rendez-vous. Mais un dispositif impressionnant de plusieurs dizaines de milliers de policiers était sur les lieux et veillait à ce que la manifestation n’ait pas lieu. Environ 2000 manifestants ont néanmoins réussi à s’infiltrer et rejoindre la place. Selon une source digne de foi, Fodil Boumala, l’un des fondateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), a été arrêté par la police et conduit au commissariat de police. D’autres manifestants n’ont pas échappé à la machine répressive d’un pouvoir qui n’a que la force pour asseoir sa domination, rapportent des manifestants.

Les interpellations et « intimidations » « ne peuvent jamais fragiliser le moral des animateurs de la CNCD» qui, disent-ils, ont décidé de se rapprocher davantage des citoyens pour les faire adhérer à leurs thèses s’articulant autour d’un même objectif : « Faire tomber le système » qui fonde son essence sur l’usage de la force contre un peuple qui cherche fébrilement ses marques. Les manifestants criaient « Algérie Libre » en arabe ou « Le régime dehors! ». Cet appel à « l’unification des rangs » trouve de plus en plus son écho parmi la société civile, déjà en ébullition et paralysée par des grèves. Celles des étudiants et des travailleurs du paramédical, qui sont loin d’interpeler le gouvernement, ne font qu’aggraver la situation qui pourrait aboutir à une grève générale dans tous les secteurs. D’ailleurs, les greffiers n’ont pas manqué de débrayer cette semaine pour faire entendre leurs revendications portant sur leurs conditions socioprofessionnelles aléatoires.

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