Blaise Compaoré déclaré persona non grata en Côte d’Ivoire


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Pour le camp Gbagbo, la présence du président burkinabè Blaise Compaoré, parmi le panel de cinq chefs d’Etat désigné par l’Union africaine hier pour résoudre le différend électoral entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, n’est pas une bonne nouvelle. Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse du gouvernement Aké N’Gbo et leader des Jeunes patriotes, lors d’une conférence de presse organisée ce mardi à Abidjan, a déclaré que l’ancien médiateur de la crise ivoirienne n’était pas le bienvenu en Côte d’Ivoire.

De notre correspondante

« Les patriotes de Côte d’Ivoire récusent Blaise Compaoré comme membre du panel et il n’est pas le bienvenu dans le pays !». Ces propos sont ceux de Charles Blé Goudé, président de la Galaxie patriotique et ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo. Ce mardi matin, il est monté au créneau au cours d’une conférence de presse organisée à Abidjan après l’annonce officielle, hier, des membres du comité des chefs d’Etat de l’union Africaine sur la crise ivoirienne, dont le Président burkinabè fait partie.

Charles Blé Goudé, le bras séculier de cette lutte anti-Blaise, brandit ce qu’il considère comme l’échec du président burkinabè dans la médiation de la crise ivoirienne, qui lui avait été confiée en 2007. Une médiation qui avait débouché sur les Accords de Ouagadougou, qui ont porté Guillaume Soro (Chef de la rébellion armée qui tient la partie septentrionale du pays et actuel Premier Ministre du gouvernement Ouattara, adversaire politique de Laurent Gbagbo) le 4 mars 2007 à la Primature ivoirienne aux côtés de Laurent Gbagbo.

Face à une centaine de jeunes qui s’étaient déplacés au Baron, bar de bas standing de Yopougon, bastion de la Majorité Présidentielle (LMP) du Président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé a accusé Blaise Compaoré, réélu à sa propre succession l’année dernière, d’avoir fait de son pays, le Burkina Faso, servir de « base arrière à la rébellion » nordiste. Le ministre du gouvernement Aké N’Gbo a déclaré qu’il serait est dorénavant perçu comme un « belligérant » par les jeunes patriotes.

Le Camp Gbagbo s’estime désavantagé

A l’avant-veille de son 16ème sommet, à Addis Abeba, L’Union africaine avait annoncé un règlement « contraignant » pour les deux camps dans la crise marquant la succession de Gbagbo après les élections du 28 novembre 2010. La Commission de l’organisation panafricaine a rendu publique la liste du panel de cinq chefs d’Etat, qui doivent relancer le dialogue pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire et trouver une solution d’ici un mois. Il s’agit, avec Blaise Compaore, de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), d’Idriss Deby (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud), et Jakaya Kikwete (Tanzanie).

Applaudie par les deux camps, cette pré-solution semble plus « contraignante » pour le Camp Gbagbo, si l’on en croit la sortie de Charles Blé Goudé qui, a-t-il dit, aurait souhaité la présence « de personne neutres » et non «des Sarko bis» pour faire allusion aux affinités de Ouattara proche du Président de la République Française, Nicolas Sarkozy, lui-même proche de Blaise Compaoré.

Laurent Gbagbo est toujours reconnu par le Conseil Constitutionnel comme Président de la République de Côte d’Ivoire, tandis que le Certificateur et Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Yong J Choi et toute la communauté internationale avec la France à sa tête, reconnaissent Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante.

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