
La Banque des Fatwas a fait son apparition la semaine dernière sur la toile en plein mois sacré de Ramadan. L’Etat algérien a décidé d’assurer le contrôle du contenu de la conduite religieuse à tenir pour éviter les risques de confusion et limiter le déferlement extrémiste qui affecte le pays. Chaque jour, en ligne, des imams sélectionnés par le ministère des Affaires religieuses répondent aux questions des citoyens.
Quand les fatwas déferlent de partout, les musulmans ne savent plus à quel saint se vouer. Entre les prêches de certains imans et les informations glanées sur internet, via les chaînes satellitaires, difficile de savoir quoi faire dans le respect de la Charia, la loi islamique. Pour éviter de laisser ces concitoyens dans l’embarras, le ministère des Affaires religieuse a mis en place en milieu de semaine dernière un site web pour clarifier les questions religieuses qui trottent dans leur tête. « Cette initiative est destinée à empêcher les fausses interprétations des principes fondamentaux de l’islam » explique Yahia Daouri, directeur chargé de l’orientation au ministère des Affaires religieuses.
En ligne, les internautes peuvent adresser leurs questions à des imams, sélectionnés par le ministère. Chaque demande est traitée individuellement et les réponses sont adressées personnellement par mail, ou directement sur le site. Il peut s’agir d’interrogations sur l’un des cinq piliers de l’islam comme le montant de la zakat, l’aumône qui doit être faite aux plus démunis, ou encore sur une conduite à tenir dans la vie quotidienne, de sa vie intime, à ses tenues vestimentaires en passant par ses habitudes alimentaires.
La Zakat «Vous pouvez donner votre dû de l’aumône obligatoire (Zakat) à votre frère cité dans votre question. La règle générale est que vous pouvez donner la Zakat à toute personne n’étant pas à votre charge» |
La dernière fatwa qui a semé le trouble dans la vie quotidienne des Algériens est liée aux préparatifs du Ramadan. Craignant un approvisionnement insuffisant de viande, l’Etat algérien en a fait importer en provenance d’Inde. Le cheik Chemseddine a lancé une fatwa le 2 août à l’encontre de cette viande indienne, elle serait « haram », interdite. Selon lui, il était impossible de déterminer clairement si la méthode d’abattage était conforme aux rites islamiques. Deux jours après la publication de cette fatwa, le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah a certifié au contraire que la viande importée était halal. Une controverse qui a laissé les croyants bouche bée.
La création d’un site officiel devrait mettre fin aux inquiétudes des pratiquants d’autant que tous les imams consultés sont triés sur le volet. Une manière indirecte de faire aussi une distinction entre les véritables hommes de religion et ceux qui s’improvisent comme tels. De plus, ce portail informatif a pour objectif de lutter contre la montée de l’extrémisme. Les groupes terroristes comme Al-Qaïda ont en effet souvent recours aux fatwas pour justifier leurs actions meurtrières. En se dotant d’une plate-forme officielle, le gouvernement algérien entend barrer la route aux faux muftis.
Le port du hijab
«Je voudrais savoir s’il existe une loi qui interdise à la femme musulmane algerienne d’avoir un passeport ou une carte nationale avec une photo sans hijab. Ce problème s’impose à chaque fois où on demande notre droit d’avoir ces papiers.» «Chère soeur, |
La sexualité
«Je voulais savoir ce que que je ne peux pas faire avec ma femme dans le lit. J’ai trouvé un document sur internet qui interdit avec ma femme la sodomie et la fellation.» «Cher frère de l’Islam, |