Festival de Cannes : Mahamat-Saleh Haroun décroche le Prix du jury pour l’Afrique


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L’Afrique est revenue en compétition officielle et a été récompensée. La 63e édition du Festival de Cannes a décerné le Prix du jury au film Un Homme qui crie du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Lung Boonmee Raluek Chat (Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures) de Apichatpong Weerasethakul est reparti avec la Palme d’or.

« J’ai l’impression de ramener mon pays, peut-être le continent sur la scène parce que ça fait très longtemps que ce continent est dans l’invisibilité », a déclaré ce dimanche le cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun en réagissant au Prix du jury que lui a décerné la 63 édition du Festival de Cannes. « Je prends (cette distinction) comme une invitation à faire partie de cette famille du cinéma. On était nombreux à croire que Tim Burton (président du jury), vu ses films, ne serait peut-être pas sensible à certaines cinématographies. La preuve, non. La bonne nouvelle, c’est que Tim Burton est un grand cinéphile et il aime le cinéma ». Le palmarès en est la parfaite illustration, a conclu le réalisateur.

Dans un Tchad en pleine guerre civile, Un Homme qui crie raconte l’histoire d’un père privé de son emploi de maître-nageur par son fils. Les rapports des deux hommes se détériorent au point d’obliger le père à opérer des choix inavouables. « Parfois, a expliqué le réalisateur Skekhar Kapur, membre du jury, vous voyez un film qui est émotionellement et politiquement lié avec l’histoire de la région du monde dont il est issu. Et puis, le film transcende cela ». Le jury du festival a salué « l’universalité » de l’œuvre de Mahamat-Saleh Haroun, a souligné le compositeur Alexandre Desplat.

« Universalité »

Un Homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun a réalisé une double prouesse. En 13 ans, c’est la première fois qu’un film originaire de l’Afrique sub-saharienne était sélection en compétition officielle à Cannes. De même, depuis 1975 où la Palme d’or fut décernée au film algérien Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, c’est la première fois qu’un film africain figure de nouveau dans le palmarès cannois.

La Palme d’Or de cette édition 2010 est revenue au film thaïlandais, Lung Boonmee Raluek Chat (Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures) de Apichatpong Weerasethakul. Le cinéaste raconte l’histoire d’un homme malade qui se retrouve en présence des membres de sa famille disparus. Le spectateur est convié à une expérience cinématographique surprenante. Elle a été partagée par le jury présidé par Tim Burton qui l’a confirmé ce dimanche. Le long métrage de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, qui revient sur les dernières heures des moines de Tibéhirine assassinés en Algérie en 1996, a reçu le Grand prix.

Palmarès du Festival de Cannes 2010 – Long métrage

 Palme d’Or

LUNG BOONMEE RALUEK CHAT (ONCLE BOONMEE CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTÉRIEURES) réalisé par Apichatpong WEERASETHAKUL

 Grand Prix

DES HOMMES ET DES DIEUX réalisé par Xavier BEAUVOIS

 Prix de la mise en scène

Mathieu AMALRIC pour TOURNÉE

 Prix du scénario

LEE Chang-dong pour POETRY

 Prix d’interprétation féminine

Juliette BINOCHE dans COPIE CONFORME réalisé par Abbas KIAROSTAMI

 Prix d’interprétation masculine Ex-aequo

Javier BARDEM dans BIUTIFUL réalisé par Alejandro GONZÁLEZ IÑÁRRITU

Elio GERMANO dans LA NOSTRA VITA réalisé par Daniele LUCHETTI

 Prix du Jury

UN HOMME QUI CRIE réalisé par Mahamat-Saleh HAROUN

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