L’eau, ressource essentielle du XXIème siècle ?


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Drapeau de la Mauritanie
Drapeau de la Mauritanie

Comme l’indique Nguyen-Ten-Duc, auteur d’un ouvrage de synthèse au titre choc ( » L’humanité mourra-t-elle de soif ? « , ed Hydrocom, 1999)… En mars 2000 s’est déroulé à La Haye le Forum International de l’Eau au cours duquel ont été esquissés par des chercheurs du monde entier les principaux scénarios d’évolution des besoins et des ressources en eau au cours des prochaines décennies.

Comme l’indique Nguyen-Ten-Duc, auteur d’un ouvrage de synthèse au titre choc ( » L’humanité mourra-t-elle de soif ? « , ed Hydrocom, 1999) si le volume total de l’eau sur terre est évalué à 1400 millions de kilomètres cubes, 98% de ce volume sont trop salés pour être utilisables par l’homme, et sur les 2% restant, seuls 0,15%, soit 40 000 kilomètres cubes, participent au cycle de l’eau (évaporation, pluie, ruissellement, infiltration…) et sont donc utilisables pour les besoins humains.

Cela correspond à une quantité disponible par habitant et par an de 7000 mètres cubes d’eau. Quantité suffisante, en théorie, puisque les besoins en eau douce d’un habitant de la planète ont été évalués à 1700 mètres cubes par an, à la fois pour ses besoins propres et pour les diverses productions nécessaires à son existence (en particulier l’agriculture, avec 1300 mètres cubes par an, mais aussi l’industrie…) (Pour le calcul de ces chiffres, on peut se reporter par exemple à l’étude de R. Engelman et P. Leroy, « Sustaining water population and the future of reversible water supply « , in  » Population and Environmental Programm « , Washington, 1993).

Conséquences spectaculaires

Seulement cette ressource n’est pas également distribuée, et beaucoup de régions de la planète sont bien en dessous du seuil de 1700 mètres cubes par habitant et par an. Les zones arides et semi-arides recouvrent 40% des terres émergées, et ne dispose que d’à peine 2% de la ressource en eau. La situation connue par l’Ethiopie, à intervalles réguliers, est la traduction tragique de ce manque d’eau. Moins douloureuse, la sécheresse que connaît le Maghreb et en particulier le Maroc cette année a également des conséquences spectaculaires en termes de niveau d’activité économique et de ressources alimentaires dans certaines régions.

Les ressources en eau douce sont en moyenne de 190 mètres cubes par habitant et par an en Mauritanie… Par contraste, le Professeur Jacques Antoine note dans son article  » L’Humanité mourra-t-elle de soif ? « , publié par la revue Etudes du mois d’avril 2000, qu’elles sont de 7 millions de mètres cubes au Brésil, où le bassin du fleuve Amazone dispose de 15% des ressources en eau douce de l’humanité, sur un superficie égale à 4% des terres émergées.

Actions concertées

La manière dont seront demain satisfaits les besoins en eau des différents continents est probablement une des questions politiques internationales les plus importantes du siècle qui s’ouvre. En effet, un très grand nombre de bassins hydriques irriguent, ou baignent, plusieurs pays à la fois, et leur gestion devra de plus en plus faire l’objet de solutions concertées, sauf à les voir devenir des enjeux stratégiques majeurs. Par ailleurs, l’impossibilité, jusqu’à aujourd’hui, d’envisager des transports massifs de ressources en eau d’un continent à l’autre ou d’un pays à l’autre impose de trouver sur place, région par région, des réponses adaptées aux besoins qui peuvent exister.

Des réflexions engagées à La Haye à l’occasionde la journée mondiale de l’eau, il ressort que les deux enjeux de l’avenir seront probablement, pour l’Afrique, l’approvisionnement en eau de l’agriculture, permettant d’assurer une sécurité alimentaire des pays, et l’alimentation en eau des grandes métropoles, car les concentrations urbaines et les modes de vie qu’elles imposent développent de nouveaux besoins en eau, qu’il est nécessaire de satisfaire, sur une grande échelle, dans des zones qui peuvent parfois ne pas être favorisées d’un point de vue hydrique. Agriculture et urbanisme moderne : c’est à la fois dans leurs activités les plus traditionnelles et les plus modernes que les pays d’Afrique doivent relever, bassin par bassin, ce défi de l’eau, qui se pose à eux plus qu’à aucun autre continent.

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