Affaire Miloud Akli : Y a-t-il eu violences policières ?


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Miloud Akli a porté plainte pour violences à la suite d’un contrôle routier à Tours, ville située à 200km de Paris, en France. Le conducteur a affirmé avoir été frappé et insulté par les policiers dans la nuit du 8 au 9 juin. Quelques jours auparavant, ce Marocain de 44 ans, avait perdu son meilleur ami et son beau-frère lors du crash de l’Airbus 330 qui effectuait le trajet Rio-Paris.

Le lundi 8 juin vers 1 heures du matin, Miloud Akli, un Marocain de 44 ans, est au volant de son 4X4, avec à son bord sa femme et ses trois enfants (7, 12, 14 ans). Il roule en direction de Tours, ville située à 200 km de Paris, pour rejoindre leur lieu d’habitation. Depuis sept jours, la famille Akli effectue des allers-retours entre leur domicile et Châtellerault, ville où résidait son beau-frère, Abdelkader Benotmane (le frère de sa femme) disparu avec son meilleur ami, Othmane Teguadoni, lors du crash de l’Airbus A330 qui effectuait le trajet Rio -Paris.

« J’étais épuisé par le traumatisme de la mort de mon meilleur ami et mon beau-frère »

Alors qu’il est en train de conduire son véhicule, la police qui le suivait, l’arrête devant son parking et lui demande ses papiers. Ils lui signifient qu’il vient de griller un feu rouge. Une infraction que Miloud Akli nie avoir commise. « Ma femme Zohra, qui était agacée et épuisée, a crié aux policiers : “Qu’est ce qu’il y a ? Laissez-nous tranquille, je viens de perdre ma famille. Ça vous gêne un arabe qui gagne bien sa vie ?” Après ça, je me suis excusé auprès des policiers », explique M. Akli à Afrik.com. Une version attestée par les forces de l’ordre. « La femme du conducteur, que nous n’avions pas vue, puisque le 4X4 possède des verres teintés, en est sortie très excitée. Son mari a essayé de la calmer », précise le chef du service sécurité et proximité (SPP) de Tours, interviewé par la Nouvelle république, mentionnant toutefois « qu’il était lui aussi énervé ». « J’étais épuisé par le traumatisme de la mort de mon meilleur ami et mon beau-frère », confie le conducteur.

Deux versions des faits

Après les témoignages divergent. Miloud Akli affirme que les agents, après avoir lâché un chien sur lui, l’ont plaqué sur le sol, roué de coups et frappé à plusieurs reprises en le traitant de « sale arabe ». Du côté des policiers, la version des faits est différente. Selon le chef du SSP, M. Akli aurait « frappé l’un des fonctionnaires d’un coup de poing ». C’est seulement après que les deux agents auraient « lâché le chien » pour que les policiers puissent « l’interpeller et lui passer les menottes ». Pour « les blessures, notamment au nez, de M. Akly, elle se sont faites lorsqu’il est tombé à terre », conclut-il.

Seize heures de garde à vue plus tard, Miloud Akli est relâché. Le médecin qui l’a examiné durant sa détention lui « donne 1 jour d’ITT (interruption temporaire de travail) et 6 jours d’arrêt maladie » sans lui donner « de certificat de cette visite ». Depuis la police et le conducteur ont porté plainte, respectivement, pour violences. A ce jour, Miloud Akli n’a toujours pas reçu la copie de sa plainte. Affaire à suivre, le 10 septembre au tribunal correctionnel de Tours.

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