Niger : un préfet kidnappé par les rebelles touaregs


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Trois personnes ont été blessées dans la nuit de lundi à mardi, près d’Agadez, dans une attaque du Mouvement des Nigériens pour la justice. Les rebelles touaregs, que les autorités refusent toujours de reconnaître comme tels, ont également kidnappé le préfet de la région.

avec Panapress,

Au moins trois personnes ont été tuées, six blessées et neuf autres enlevées, parmi lesquelles le préfet de la localité de Tanout, une localité située dans le Nord-Est du Niger, dans une attaque qui s’est déroulée dans la nuit du 21 au 22 janvier. Les assaillants, dont le nombre est indéterminé, seraient arrivés dans des véhicules 4X4 lourdement armés et ont occasionné de nombreux dégâts matériels à la centrale locale d’électricité et à la Gendarmerie nationale.

Le Gouverneur de la région de Zinder, Yahaya Yandaka, qui a rapporté ces informations, évoque la responsabilité « de bandits armés ». Mais l’ancien chef du Front de libération de l’Aïr et de l’Azaouak (FLAA) et ex-ministre du Tourisme, Rhissa Ag Boula, a confirmé à Afrik qu’il s’agissait bien de l’attaque du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), auquel il est également lié. Les autorités refusent de reconnaître ce mouvement comme un groupe rebelle et qualifie ses membres de « bandits armés » ou de trafiquants de drogues, d’armes et de cigarettes.

Bientôt un an de crise

Le Nord du Niger, frontalier de l’Algérie, de la Libye et du Tchad, est le théâtre d’affrontements meurtriers entre l’armée gouvernementale et les rebelles touareg depuis février 2007. Le MNJ a attaqué une première fois les positions de l’armée à Iférouane, faisant trois morts, avant de récidiver en juin. L’attaque du poste de Tizirzet (435 Km au nord d’Agadez), la plus importante, s’était soldée par la mort d’une quinzaine de soldats et le rapt d’une quarantaine d’autres.

Le MNJ a également pris pour cible les sociétés exploiteuses d’uranium dans le Nord du pays. L’attaque du site d’Areva à Imou-Araren (80 Km au sud de la ville la ville d’Arlit), le 21 avril, avait fait un mort, alors qu’un cadre chinois d’une entreprise de prospection d’uranium enlevé le 7 juillet dernier, à une centaine de kilomètres au Sud d’Agadez, avait été relâché une semaine plus tard. Le groupe rebelle reproche à ces sociétés de prospérer sans tenir compte de l’environnement et sans profiter suffisamment aux habitants de la région.

Il réclame une meilleure application des accords de 1995, qui avaient mis fin à la révolte touareg, en particulier de ses volets économiques et sociaux en faveur des populations du Nord. Il revendique également une meilleure insertion des Touareg dans l’armée, les corps paramilitaires et le secteur minier local.

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