Tchad : l’état d’urgence décrété au Nord et à l’Est


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Le Tchad a décrété l’état d’urgence pour douze jours dans l’Est et le Nord du pays, suite à des violences intercommunaires entre Zaghawa et Tama. Cette mesure, qui pourra être prolongée, intervient alors que l’Europe a autorisé, lundi, le déploiement de 3 000 soldats dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique.

Par Awa Traoré

Le gouvernement tchadien a imposé, mardi, à 11h00 GMT, l’état d’urgence dans les régions du BET (Borkou, Ennedi et Tibesti, au Nord), d’Ouaddai et Wadi Fira (Est). N’Djamena espère ainsi mettre fin aux violences entre les Zaghawa, l’ethnie du président Idriss Déby Itno, et les Tama, à laquelle appartient l’ancien chef rebelle Mahamat Nour – actuellement ministre de la Défense.

« Les autorités administratives et militaires des régions concernées doivent juguler par tous les moyens appropriés cette situation intolérable due aux affrontements intercommunautaires. Les gouverneurs des régions concernées doivent mobiliser tous les moyens humains et matériels (…) en vue de ramener l’ordre public », affirme le gouvernement dans un communiqué, qui annonce par ailleurs un « contrôle de la presse publique et privée [et] des émissions radiophoniques ».

« L’entourage » du président accusé

Pour Mahamat Nour, à la tête du Front uni pour le changement (Fuc), « l’entourage du chef de l’Etat » est responsable du nouveau cycle de violences, ayant fait une vingtaine de morts près de Guéréda. Un drame qui justifie selon lui le « retrait » des éléments du Fuc de cette ville. Lundi, il a cependant assuré qu’il n’y avait « aucun problème » avec le chef de l’Etat et qu’ils travaillaient à « régler » rapidement la « situation ».

Ces violences interviennent alors que l’Union européenne a autorisé, lundi, le déploiement de 3 000 soldats dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique afin de limiter le débordement du conflit du Darfour, qui sévit dans le Soudan voisin. Cette force, qui sera soutenue par des policiers des Nations Unies, devrait se rendre sur le terrain d’ici le mois de novembre.

Si la situation au Tchad ne s’améliore pas dans douze jours, l’assemblée nationale pourra voter le prolongement de l’état d’urgence. Récemment, elle avait prorogé de six mois un état d’urgence décrété le 13 novembre 2006 pour mettre un terme à des violences intercommunautaires.

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