Le Maroc mise sur les investissements directs étrangers


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Drapeau du Maroc
Drapeau du Maroc

Le Maroc souhaite devenir la destination privilégiée des investissements directs étrangers. Le pays est en passe de réussir son pari. Les entreprises étrangères affluent au Royaume, et en premier lieu les firmes françaises. Main d’œuvre bon marché, cours de change stable, et un taux d’inflation maîtrisé : le Maroc a tout mis en œuvre pour attirer les investisseurs.

Séduire les entreprises étrangères. C’est le défit que s’est lancé le Maroc en misant sur les investissements directs étrangers (IDE). Et cette option semble porter ses fruits, comme en témoigne les chiffres du ministère chargé des Affaires économiques et générales du Maroc.

Ainsi en 2005, les investissements et prêts privés étrangers s’élevaient à 28 milliards de dirhams (environ 2,5 milliards d’euros). Ils se chiffraient à 20,2 milliards de dirhams (près de 1,8 milliard d’euros) à la mi-mai 2006. Des sommes qui reflètent la politique actuelle du Royaume chérifien.

« Le Maroc s’est engagé à améliorer son attractivité pour les investisseurs et a placé l’attraction des capitaux étrangers au cœur de sa stratégie économique, explique le ministère chargé des Affaires économiques et générales marocaines. Cette démarche vise à faire des investisseurs étrangers de véritables partenaires privilégiés pour le développement du pays ».

Au cours des quinze dernières années, le Royaume a entrepris de mettre en place toute une série de réformes visant à favoriser son ouverture sur le marché international. Une main d’œuvre bon marché, un cours de change stable et un taux d’inflation maîtrisé. Autant d’atouts pour appâter les entreprises pour qu’elles injectent leur argent sur le sol marocain.

L’agroalimentaire, l’aéronautique, l’électronique, le tourisme font partie des secteurs de prédilection des firmes étrangères. Selon les statistiques relatives à l’année 2005, la France se retrouve largement en tête en terme d’investissement de capitaux. Cette année-là, 74,6% des investissements au Maroc étaient français, ce qui représente 19,5 milliards de dirhams (environ 1,7 milliard d’euros).

A côté, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse… sont loin derrière. Deuxième pays investisseur au Maroc, l’Espagne ne réalise que 5,4% des placements. Suit de près l’Allemagne avec seulement 3,1%.

Un environnement économique favorable

Une situation intéressante, justifiée par les progrès significatifs que le Maroc a accompli ces dernières années dans les domaines économiques et financiers.

« Le rythme des réformes structurelles s’est accéléré et des avancées majeures ont été réalisées au niveau de la stabilité du cadre macroéconomique, dont la maîtrise de l’inflation demeure un élément fondamental. Il a diminué de moitié entre 1996 et 2006. En dix ans, il est passé de 5,1% à 2% », explique-t-on au ministère chargé des Affaires économiques et générales.

Une maîtrise de l’inflation qui a permis d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale en maintenant la stabilité de la valeur du dirham par rapport aux autres devises.

« Les fondamentaux de l’économie sont au vert. Le taux de croissance pour le premier semestre 2006 est de 6,7%. Le taux de chômage pour la première fois est passé sous le seuil des 10%. Il est de 9,8%. La modernisation de l’administration, la lutte contre la corruption, la construction de nouvelles infrastructures ont permis au Maroc de se créer un environnement économique propice pour attirer les capitaux », poursuit le ministère.

Une bonne santé confirmée par un rapport du Fonds monétaire international (FMI), qui estime que l’environnement économique actuel du Maroc est propice au renforcement de l’intégration du pays dans l’économie mondiale. Une évaluation que reprend l’agence américaine de notation Standard and Poor’s qui indique dans un communiqué, publié fin juin 2006, que les IDE devraient augmenter compte tenu de ce climat favorable à l’investissement.

La Coface, agence de notation française, a rédigé un bilan positif sur l’économie marocaine. Elle souligne que le Royaume dispose d’atouts importants et que sa politique de réformes structurelles lui vaut l’intérêt des investisseurs. De plus, sa proximité politique, économique et financière avec l’Europe contribue à dynamiser son économie. « Le risque pays est donc limité », résume le ministère chargé des Affaires économiques et générales.

Les investisseurs foisonnent

Les sociétés, séduites par cet environnement avantageux, arrivent en masse pour investir au Maroc. Le phénomène tend à prendre une ampleur considérable. « Jamais le Maroc n’a connu de chantiers aussi gigantesques », rapporte-t-on au ministère chargé des Affaires économiques et générales.

Ainsi, Rabat est en train de se métamorphoser en véritable pôle économique. L’aménagement de la vallée du Bouregreg est le plus grand projet de la région. « Nous avons sollicité de nombreuses firmes, comme Sama Dubaï, ou des groupes français, espagnols, précise l’organe du ministère de l’Economie marocain. Le groupe émirati Emaar vient de signer avec le Royaume une convention d’un montant de 27 milliards de dirhams (environ 2,4 milliards d’euros) pour la valorisation de la corniche ».

D’autres investisseurs se bousculent au portillon, comme le groupe italien Legler spa et la société américaine Fruit of the Loom, qui ont décidé d’investir dans le secteur du textile. Le groupe Atlantic a injecté 300 millions de dirhams (près de 27 millions d’euros) dans une unité de confection et de délavage.

« Notre objectif est de jouer le rôle d’une agence de promotion de l’investissement, explique la Direction des Investissements du Maroc. Initier et développer les investissements est notre priorité. Nous essayons de faciliter l’accueil des investisseurs et en même temps, nous oeuvrons à la réussite de leur implantation ou de leur projet de développement ».

En attendant de pouvoir inciter les investisseurs à pénétrer sur les marchés financiers marocains, le Royaume est en passe de réussir son pari : faire entrer sur son territoire un maximum de capitaux étrangers. Une politique qui a pour conséquence de favoriser l’emploi.

Par Louise Simondet

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