Côte d’Ivoire : Robert Guéi sera enterré à Kabacouma


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L’ancien Président ivoirien Robert Guéi doit être enterré le 18 août prochain à Kabacouma, son village natal. L’annonce, faite lundi par le président de la cour suprême, met ainsi un terme aux spéculations qui durent depuis plusieurs semaines sur le choix dernière demeure du général.

Robert Guéi sera enterré à Kabacouma, son village natal. « Les funérailles commencent le 31 juillet et l’enterrement le 18 août », a déclaré Frank Guéi, mardi à Yaoundé, selon les propos de Nord-Sud repris par Eburnea News. Cette annonce met fin à une polémique qui avait trait au lieu de l’enterrement du général-Président, assassiné le 19 septembre 2002, jour qui a signé le début de la crise ivoirienne. La presse ivoirienne relatait en effet depuis plusieurs semaines que le lieu de la dernière demeure de l’ancien Président était source de dilemme entre les enfants, les parents et le parti fondé par le défunt, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).

La famille soudée

Des allégations que Tia Kone, proche du général disparu, a formellement démenties dans un entretien accordé à Fraternité Matin, après l’annonce de la nouvelle. « C’est la presse qui parlait de palabres ! (…) Il y a eu quelques malentendus que nous avons rapidement dissipés » a insisté le président de la cour suprême. « C’était des incompréhensions. Il n’y avait pas à proprement parler de palabres au sein de la famille », a ajouté, toujours selon le quotidien ivoirien, le porte-parole d’une délégation de dix proches du militaire venue spécialement de Kabacouma pour la réunion.

Interrogé sur les rumeurs d’inhumation à Abidjan de celui qui est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 24 décembre 1999, le magistrat poursuit : « Très rapidement nous sommes tombés d’accord. Parce qu’il n’était de l’idée de personne d’enterrer le général Robert Guéi ici (à Abidjan, ndlr). (…) Quand quelqu’un meurt, c’est dans son village qu’on l’enterre. A moins qu’il n’ait pas de parent au village et que personne n’en veuille au village. Ce qui était loin d’être le cas de feu le général Robert Guéi ». Frank Guéi a part ailleurs démenti les rumeurs affirmant disant que le corps de son père avait été mutilé, s’appuyant sur sa visite, mardi, à l’Ivosep (l’Ivoirienne de sépulture, première société de pompes funèbres).

Au final, il aura fallu plusieurs réunions, impliquant la famille et l’UDPCI, pour parvenir à un accord. Mais tout le monde paraît satisfait. « Quand les aînés ont parlé, moi je n’ai plus rien à ajouter », a souligné Frank Guéi. Quant à la délégation de Kabacouma, qui comprenait notamment les frères aîné et cadet du général, ils devaient quitter la capitale ce mercredi « pour apporter cette bonne nouvelle à tout le monde ».

L’UDPCI met la main à la pâte

Tia Kone a expliqué que le Président Laurent Gbagbo n’avait interféré en aucune façon dans le choix du lieu de l’enterrement et qu’il pensait que l’UDPCI ne souhaitait pas s’approprier le corps de Guéi pour se charger des obsèques. Il a même appelé les membres du parti à participer à l’organisation des funérailles et de l’enterrement. Le président de la formation politique a par ailleurs indiqué qu’il travaillait main dans la main avec la famille pour organiser des funérailles dignes de ce nom au leader disparu. « Lorsque la famille me demandera d’arrêter cette mission, je l’arrêterai. L’UDPCI est là pour accompagner la famille, mais l’UDPCI est là pour que le Général Guéi soit enterré dignement. Auprès de la famille, nous jouerons le rôle que nous avons à jouer sans faux-fuyants », avait assuré, le 15 juin au Nouveau Réveil, le docteur Albert Mabri Toikeusse. Des propos qu’il a confirmés mardi, dans une conférence de presse rapportée par Le Patriote, où il a démenti avoir reçu quelques six milliards de FCFA pour la mise en terre.

Les festivités ne devraient pas être entravées par le fait que la terre natale du général Guéi soit en zone occupée par les Forces Nouvelles. Le programme des obsèques devrait être prochainement communiquées dans la presse. Mais pour des raisons logistiques, les condoléances sont prévues à Abidjan, ainsi que les honneurs qui doivent être rendus au père de la deuxième République.

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