Afrique : les pauvres toujours privés des retombées de la croissance


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Selon un sondage d’Afrobaromètre effectué dans 34 pays, publié mardi, les plus démunis en Afrique ne profitent toujours pas de la bonne croissance du continent.

Alors que l’Europe est engluée dans une profonde crise économique, la croissance en Afrique, elle, est en très bonne santé. Elle devrait même croître de 5% cette année. Mais les plus démunis ne bénéficient toujours pas des retombées de la croissance sur le continent, selon un sondage d’Afrobaromètre, effectué dans 34 pays, publié mardi. « Satisfaire les besoins de base quotidiens reste un défi majeur pour la majorité des Africains, même à un moment où leurs pays font état de progrès économiques impressionnants », note Afrobaromètre, qui présentait son étude à Johannesburg.

De nombreuses personnes sur le continent vivent toujours avec moins de 1 dollar par jour, ne mangent pas à leur faim, n’ont pas accès à l’eau potable, aux soins de santé, sans compter qu’elles peinent à arrondir leurs fins de mois. La moitié des répondants de l’enquête menée auprès de plus de 50 000 personnes ont affirmé qu’ils manquaient de temps en temps de vivres, d’eau potable ou de médicaments. Un sur cinq déplore être confronté régulièrement à des pénuries fréquentes. L’Afrique de l’Ouest et de l’Est seraient les zones les plus touchées par cette dure réalité, par rapport à l’Afrique du nord.

Les plus pauvres vivent dans les zones isolées

Afrobaromètre souligne aussi que les Africains les plus pauvres vivent dans les zones les plus reculées, où les gouvernements n’ont pas construit d’infrastructures de base. « Les données montrent des corrélations significatives entre l’accès aux réseaux électriques, de canalisations d’eau et d’autres services de base et les plus forts niveaux de pauvreté vécue », selon Afrobaromètre, qui précise que le faible niveau d’instruction a également une grande influence sur la pauvreté.

La réduction de la pauvreté doit donc être la priorité des dirigeants africains, qui ne doivent pas se focaliser seulement sur la croissance économique, préconisent les chercheurs d’Afrobaromètre. Selon ces derniers, « les investissements dans l’éducation et les infrastructures peuvent être l’un des moyens les plus efficaces pour que les gains économiques atteignent les citoyens les plus pauvres du continent ».

Toutefois l’économiste sénégalais Sanou Mbaye a un point de vue plus nuancé. Dans une interview accordé à Afrik.com en avril dernier, il a indiqué qu’il va falloir de la patience « pour que cette croissance économique soit aussi bénéfique aux populations. Il faut de la patience et beaucoup de travail. C’est sur le long terme, d’ici environ une vingtaine d’années, qu’on devrait voir les retombées positives de la croissance en Afrique ».

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