Voacanga Africana, une plante qui n’a pas encore livrée tous ses secrets


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Toutes les plantes sacrées ont des propriétés spécifiques de par leur histoire, dans différentes ethnies d’Afrique, et au gré des recherches des scientifiques du monde entier. La pharmacopée traditionnelle n’a pas encore livré tous ses secrets, loin de là ! Focus sur le Voacanga Africana, en qui certains voient une possibilité d’espoir contre la maladie d’Alzheimer.

Sao Tomé et Principe est un archipel africain peu connu du grand public, et pourtant il germe sur cette terre une plante qui pourrait avoir des propriétés efficaces pour lutter contre les dégénérescences à caractère neurologique, comme la maladie d’Alzeimer : le Voacanga Africana.

Cette plante possède des vertus qui, en plus de ses usages traditionnels qui restent des secrets bien gardés des sorciers et des guérisseurs africains, pourraient être utilisées par l’industrie pharmaceutique occidental.

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Voacanga Africana d’un point de vue commercial

Voacanga africana est l’une des plantes médicinales les plus exportées de l’Afrique tropicale vers l’Occident.

Plusieurs centaines de tonnes de graines de Voacanga africana et de certaines autres espèces de Voacanga, comme par ex. Voacanga thouarsii, sont exportées de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Cameroun et de la R.D. du Congo à destination de firmes pharmaceutiques de France et d’Allemagne.

A quoi ressemble cette plante, pourquoi cet engouement et quelles sont les propriétés de cette plante?

Le Voacanga africana est un petit arbre qui peut atteindre les 6 mètres. Les composés actifs de Voacanga africana sont la voacangine et la voccamine. Ces composés sont chimiquement apparentés à l’ibogaïne.

Les graines de Voacanga sont généralement ingérées pour accroître l’endurance et la résistance. Les Africains utilisent ces graines pour leurs effets stimulants et psychédéliques. Certains leurs prêtent aussi un effet aphrodisiaque…

L’écorce aurait des propriétés stimulantes et on lui prête des vertus de puissant aphrodisiaque. La sève d’écorce est utilisée pour traiter des blessures, des furoncles, des abcès, des infections fongiques et eczéma.

Une décoction des feuilles est traditionnellement utilisée dans plusieurs pays africains par lavement pour la diarrhée, et dans un bains pour l’oedème général, par des frottements pour la lèpre. Mais aussi dans des lotions pour des convulsions des enfants en bas âge.

Une stimulation cérébrale très appréciable…

L’utilisation de la plante pour des expériences visionnaires est bien connue en consommant les racines. Les racines sont ingérées par les shamans locaux en vue d’une stimulation cérébrale. Une décoction préparée à partir de la racine bouillie est employée pour l’hernie douloureuse, la dysménorrhée, les troubles cardiaques (spasme, angine), et la blennorrhée.

Mais les effets des molécules de cette racine sur le cerveau humain pourraient peut être avoir des effets sur la dégénérescence produite par la Maladie d’Alzheimer. C’est en tous cas une piste sur laquelle travaillent certains chercheurs.

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D’ores et déjà, l’espèce est répertoriée et fait l’objet d’un commerce international dynamique, le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Congo Démocratique étant les principaux pays exportateurs des produits dérivés de la plante, dans l’espace géographique ouest et centre africain.

Après des décennies de création de molécules génétiquement modifiées visant à guérir ou à traiter, le monde scientifique s’intéresse de plus en plus aux vertus médicinales des plantes africaines. Le potentiel est colossal et les espoirs suivent. Espérons que la préservation des espèces premières sera observée.

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