Villages d’Afrique en chantier permanent


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Maisons d'un village
Des maisons au coeur d'un village

L’association suisse « Villages d’Afrique » oeuvre pour la concrétisation du développement rural au Sénégal et au Burkina Faso. Elle entend aussi casser l’image négative de l’Afrique.

« Au début, les jeunes Suisses qui voulaient partir au Sénégal pensaient aller aider ‘les petits Noirs’, pauvres et affamés. À leur retour, leur regard est totalement transformé. Notre but est de casser l’image négative de l’Afrique, véhiculée par les médias », raconte Eric Dubuloz, ancien président et toujours militant à l’association « Villages d’Afrique ».

L’ingénieur en génie rural a eu l’idée de créer cette association en 1991 après la réalisation d’un dispensaire au Sénégal. « Je me suis dit qu’il est inutile de construire un dispensaire s’il ne devait pas fonctionner par la suite. Alors, nous avons créé ‘Villages d’Afrique’ pour assurer le suivi », se souvient Eric Dubuloz.

Briser les clichés

Si les jeunes Suisses reviennent d’Afrique avec un autre regard, « les Africains, vivant dans les zones reculées, car nous travaillons dans le monde rural, changent aussi leur perception des Toubabs, hommes blancs. Nous essayons de briser tous les clichés », s’enthousiasme Eric Dubuloz. « Villages d’Afrique » a un budget annuel de 200 000 FF. « Il passera cette année à plus de 500 000 FF car nous sommes désormais affiliés à une grande structure, la Fédération genevoise de coopération ».

Les chantiers changent aussi. L’association veut informatiser totalement le centre de formation professionnelle de Mboro-Sur-Mer, à une centaine de kilomètres de Dakar. « C’est un centre qui offre la gratuité des cours à ses étudiants. Nous voulons y installer 25 ordinateurs. Cette informatisation permettra à l’école de s’autofinancer en louant le parc informatique aux entreprises et collectivités locales ».

Au Burkina, l’association s’occupe de reboisement, de la construction d’infrastructures et finance des micro-crédits. « L’association des femmes de Nacolba (env. 40 membres) nous a approchés en été 99 pour qu’on les aide à acheter des moutons. Le but est de les engraisser et de les revendre avec un bénéfice 3 à 4 mois plus tard. Elles ont un fond de 130 000 FCFA. On leur prête une somme identique afin qu’elles puissent acheter environ 20 moutons. Lors de la revente, elles nous rembourseront ». Pour « Villages d’Afrique », le développement du continent noir passe aussi par le monde rural.

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