Vers une journée européenne de l’esclavage?


Lecture 3 min.
arton30424

La France est jusqu’à présent le seul pays européen à avoir institué une journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai, depuis 2006, en mémoire des victimes de cette sombre page de l’histoire. Un groupe de parlementaires de l’Union européenne et plusieurs associations réclament également qu’une journée européenne de l’esclavage soit instaurée.

Pourquoi la France est toujours le seul pays européen à avoir instauré une journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage ? Pourtant, elle n’est pas le seul pays a avoir recouru à cette pratique. Telle est la question que s’est posée le député d’Europe Ecologie-Les Verts Jean-Jacob Bicep, qui réclame qu’une journée européenne de l’esclavage soit instaurée. Soutenu par un groupe de parlementaires et des associations, il a été jusqu’à rédiger une lettre pour qu’une journée voit enfin le jour.

Le député souhaite que le Parlement européen prenne position sur la question. Il repose également la question de la colonisation européenne. Il a espoir que son projet aboutisse puisqu’il est soutenu par plusieurs organisations, selon RFI. Un débat organisé par les députés et associations sur la question aura lieu du 13 au 17 mai à Bruxelles pour sensibiliser l’Europe aux conséquences qui demeurent toujours suite à l’époque coloniale.

La France commémore chaque 10 mai depuis 2006 la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. Cette date correspond à l’adoption en 2001 de la loi dite « Taubira », qui fait de la traite négrière et de l’esclavage des crimes contre l’humanité. Différentes manifestations sont prévues à cet effet dans le pays.

Aux origines de la loi Taubira

Le 21 mai 2001, le Sénat français a adopté à l’unanimité la proposition de loi de la députée Christiane Taubira-Delanon portant à reconnaître le passé esclavagiste de la République française. L’adoption de cette loi mémorielle n’a pas été chose facile. Dans une interview accordée à Ouest-France, celle qui est à l’origine du texte déclare : « J’ai pris des coups. Ces trois années ont été une vraie descente aux enfers. J’ai mis de longs mois à m’en remettre ». Une décennie après le vote de la loi par la seconde chambre dans les mêmes termes que ceux de l’Assemblée nationale, la députée guyanaise estime qu’« il reste encore beaucoup de travail à faire notamment gagner la bataille des programmes scolaires ».

L’article 1er de la loi reconnaît les traites négrières et l’esclavage perpétrés à partir du 15ème siècle comme crimes contre l’humanité, et l’article 2 stipule que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ».

En France, l’esclavage a été officiellement aboli en 1848. L’événement est célébré chaque année en Martinique le 22 mai, en Guadeloupe le 27 mai, en Guyane le 10 juin et à la Réunion le 20 décembre, dates auxquelles le décret est arrivé dans ces anciennes colonies devenues départements français. Et dans l’Hexagone, les 10 et 23 mai sont les dates commémoratives officiellement reconnues.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News