Vers l’affrontement au nord du Mali


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L’armée régulière malienne accuse le chef touareg Ibrahim Ag Bahanga d’avoir rompu la trêve signée fin août dernier. Il aurait mené deux attaques contre ses troupes, vendredi et dimanche dernier, à Tinzaouatine, la deuxième ayant fait huit morts. L’armée, qui se renforce dans le nord du pays, pourrait choisir la manière forte.

C’est la fin de la trêve au nord du Mali. Le chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga a choisi l’épreuve de force, selon l’armée malienne, qui l’accuse de l’avoir attaquée à deux reprises depuis vendredi dernier à Tinzaouatine. La première attaque contre la localité, située à la frontière algérienne, n’aurait pas fait de victime. Mais la seconde, dimanche, se serait soldée par la mort de sept rebelles et d’un soldat.

Ag Bahanga « rompt la trêve qu’il s’était engagé à respecter par l’intermédiaire de Iyad Ag Ghaly », chef du mouvement de l’ex-rébellion touareg, a déclaré dès vendredi le ministère de la Défense dans un communiqué. Le 31 août dernier, Iyad Ag Ghaly, chef de l’Alliance démocratique du 23 mai 2006 pour le changement et ancien chef d’Ibrahim Ag Bahanga, avait annoncé après les avoir rencontré que les assaillants s’engageaient à ne plus attaquer l’armée régulière.

Samedi, un petit groupe d’élus et notables touareg de la région de Kidal (nord-est) est parti à la rencontre du groupe d’ex-rebelles touareg pour lui demander de « calmer le jeu et de respecter la trêve en cours ». La réponse est tombée dimanche, selon les autorités, par le biais de l’embuscade mortelle tendue aux troupes qui venaient renforcer l’armée régulière à Tinzaouatine.

Une trentaine de personnes toujours otages

Seize personnes ont déjà trouvé la mort à la fin du mois d’août dernier, selon l’AFP, lorsque leurs véhicules ont sauté sur des mines antipersonnels qu’Ibrahim Bahanga et ses hommes sont accusés d’avoir posées autour du secteur où ils se sont retranchés. Les rebelles détiennent toujours une trentaine d’otages, civils et militaires, enlevés après plusieurs attaques menées les 26 et 27 août derniers. Une vingtaine a déjà été libérée ou relâchée.

L’Algérie, médiateur de longue date dans le conflit touareg au Mali et dont Ibrahim Bahanga réclame l’entremise, pour négocier la libération des otages restant, a pu ravitailler en vivres les soldats maliens depuis le 10 septembre dernier. Un responsable administratif de la région de Kidal précise néanmoins que l’armée algérienne n’a pas franchi la frontière et que ce sont des civils qui ont convoyé les aliments, avec l’accord des rebelles. En revanche, un avion américain a essuyé des tirs trois jours plus tard alors qu’il acheminait du matériel aux troupes maliennes.

L’insurrection touareg des années 1990 a officiellement pris fin en 1995 avec la signature d’un accord de paix avec le gouvernement et le retour, plus tardif, des insurgés sur leurs terres. Mais des rebelles en rupture de ban la réactivent, depuis quelques années, arguant de la non application des mesures prises en 1995. Le dernier texte en date visant à rétablir une paix fragile au nord du Mali a été signé en juillet 2006, à Alger.

Iyad ag Ghaly a rencontré vendredi le président malien Amadou Toumani Touré sans qu’aucune déclaration n’ait été faite à l’issue de l’entretien.

Dernière réactualisation : mardi 18 septembre, 10h28

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