Validation des résultats du référendum : une nouvelle page s’ouvre dans l’histoire politique du Mali


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Assimi Goïta, président de la Transition du Mali
Assimi Goïta, président de la Transition malienne

La Cour constitutionnelle a donné les résultats définitifs du référendum organisé sur le nouveau projet de Constitution. Une nouvelle page s’ouvre ainsi dans l’histoire politique du Mali.

Ce vendredi, la Cour constitutionnelle malienne, après avoir examiné les nombreuses requêtes introduites par l’opposition, a validé les résultats du référendum constitutionnel proclamés, il y a environ un moins, par l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). À quelques minimes différences près, le juge constitutionnel a confirmé les résultats provisoires. De 97%, le taux du « Oui » est passé à 96.91%. Tandis que celui du « Non » passe de 3% à 3.09%. Quant au taux de participation, il passe de 39.4% à 38,23%. Au final, la Cour constitutionnelle a confirmé la victoire écrasante du « Oui ».

La prochaine étape, c’est la promulgation de la nouvelle Constitution qui matérialisera l’ouverture d’une nouvelle page dans l’histoire politique du Mali.

Des réformes de fond

En effet, cette nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président de la République. Désormais, c’est lui qui « détermine la politique de la Nation ». Le gouvernement perd donc cette prérogative. De même, le Président nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. Avec le nouveau texte constitutionnel, « le gouvernement est responsable devant le Président », et non plus devant l’Assemblée nationale. La position de l’armée est également renforcée dans la nouvelle Constitution qui prévoit qu’elle soit en permanence dotée des capacités nécessaires pour accomplir ses missions.

Par ailleurs, le nouveau texte revoit totalement le dispositif législatif. Il introduit le bicaméralisme avec la création d’un Sénat qui s’ajoute à l’Assemblée nationale existante. Une Cour des comptes chargée du contrôle des finances publiques est créée.

Les autorités traditionnelles gagnent en importance puisque la nouvelle Constitution leur reconnaît officiellement leur place dans le règlement des litiges, bien plus que ne le fait la Constitution de 1992, actuellement en vigueur. L’autre importante nouveauté concerne la question de souveraineté très chère au régime de Assimi Goïta. Ainsi, les langues maliennes sont érigées en langues officielles, en lieu et place du français relégué au rang de simple langue de travail. Enfin, le régime a tenu à assurer ses arrières. En effet, le nouveau texte constitutionnel absout les auteurs des coups d’État perpétrés avant son adoption.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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