Un village sud-africain au cœur de Paris


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L'ambassadrice d'Afrique du Sud en France

Le premier village sensoriel de l’Afrique du Sud a été ouvert, jeudi, pour une durée de trois jours, dans la capitale française. L’occasion de fêter les dix ans de démocratie du pays et surtout de séduire la population afin de doper le secteur du tourisme. Le tout dans une ambiance ludique. Visite guidée.

Le Trocadéro se drape des couleurs sud-africaines. Le maire de Paris et l’ambassadrice d’Afrique du Sud ont ouvert, jeudi dans la capitale française, le premier village sensoriel sud-africain. Durant trois jours, de 10h à 20h, les visiteurs pourront découvrir gratuitement sur le parvis du Trocadéro (Centre) un bus et neufs tentes qui abriteront les charmes des neuf provinces qui composent la nation arc-en-ciel. Le tout de dans une atmosphère artistique et ludique. Cette initiative entre dans le cadre de L’appel de l’Afrique du Sud, « opération internationale conçue pour faire découvrir les multiples facettes de la culture sud-africaine », indique le communiqué de l’événement. Le but du village est « de partager avec la France nos dix ans de démocratie et de promouvoir et soutenir le tourisme de notre pays », a déclaré, jeudi, l’ambassadrice Nomasonto Maria Sibanda-Thusi lors de la conférence de presse d’ouverture.

Pour séduire une clientèle potentielle, les responsables et partenaires de l’événement (l’office de tourisme de l’Afrique du Sud en France, South African Airways,…) n’ont pas lésiné sur les moyens. Entre la mi-juillet et la mi-août, un bus rouge, comme ceux qui circulent en Angleterre mais paré des couleurs du drapeau sud-africain, a sillonné les plages de la côte Ouest de la France pour familiariser les Français au pays africain. C’est ce même bus qui trône actuellement au Trocadéro.

Concentré d’Afrique du Sud dans un Bus

« Nous avons disposé, au premier étage, des écrans d’ordinateurs où les visiteurs découvrent de façon interactive les provinces et leurs caractéristiques. Il y a aussi la possibilité d’écouter au casque différents types de musique », explique Victoire Thery, l’hôtesse du bus. Ainsi, les visiteurs pourront se dépayser avec des rythmes aussi différents que le swing africain, le jazz du cap ou encore le kwaito. « A l’étage, un petit salon et un bar est réservé aux plus passionnés par l’Afrique du Sud, qui peuvent notamment y acquérir de plus amples informations sur les modalités de voyage par exemple », poursuit le jeune femme. Un lieu modeste où des chaises bases côtoient des tissus du pays et de la terre brune emprisonnée dans un cadre de verre.

Devant le véhicule, deux terrasses avec chaises et tables en bois. Sur la première est consacrée à un atelier de maquillage traditionnel. Une attraction qui a eu un véritable succès l’été dernier avec les enfants. Sur la deuxième table, l’une des spécialités du pays : les colliers de perles de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Un régal pour les yeux qui peut s’acheter, même s’ils sont principalement prévus pour démonstration et qu’aucun prix n’est affiché.

L’Afrique du Sud sous toutes ses facettes

Derrière le bus, et face à la Tour Eiffel, cinq écrans géants, hauts de 7,50 mètres, présentent les contrastes de l’Afrique du Sud : diversité ethnique, générationnelle, culturelle, géographique, sportive, animale ou encore florale. La voix-off en anglais résumant le pays est sous-titrée en français. Une préparation visuelle riche, juste avant l’éveil des sens sous les tentes blanches.

Dès l’entrée, des odeurs mêlées de terre, de végétation s’engouffrent dans vos narines. Et nous voilà plongés dans l’univers sud-africain. Les photos figent la réalité du pays, faisant ainsi le relais avec les écrans géants. Autre salle. Des images tapissent les murs jusqu’au sol. Celle d’un terrain de football se prolongeant par une pelouse réelle ou celle d’une scène de rue où le passage piéton finit au sol par un asphalte rayé de bandes blanches. Un peu comme pour montrer qu’entre l’Afrique du Sud et la France, il n’y a qu’une mince barrière.

Voyage des sens

Une tente est tout particulièrement réservée aux senteurs et au toucher. L’occasion d’effleurer le sable du Cap de Bonne Espérance, les fleurs de protea, des œufs perlés, des pierres semi-précieuses ou encore des sandales faites avec des pneus de voiture. Pour les oreilles, place aux boutons jaunes. Chacun, par une simple pression, délivre le cri de l’un des « cinq grands » : le lion, le léopard, le rhinocéros, l’éléphant et le buffle. L’immersion en terre sud-africaine se poursuit avec un « totem à senteurs », sur lequel les narines s’enivrent de différentes fragances : l’océan, l’amarula (fruit apprécié des hommes, mais aussi des éléphants) ou encore la brousse.

Le voyage se poursuit avec des artistes peintres ou ferrailleurs travaillent dans la salle où sont exposées les lithographies de l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela. Dessins qu’il a peints lorsqu’il était emprisonné à Robben Island pour avoir combattu l’Apartheid. Œuvres qui seront vendues à des fins caritatives pour l’Afrique du Sud. La dernière salle, dont le sol est complètement recouvert de pelouse, rend hommage au football.

Pour agrémenter ce tour d’Afrique du Sud en trois jours, des danseurs traditionnels seront présents et les visiteurs auront même la possibilité de chanter avec des artistes du pays. Les plus conquis pourront bénéficier de deux offres promotionnelles de voyage. « La première sera valable du 23 octobre au 15 décembre 2004 et la seconde du 17 janvier au 28 février 2005 », explique Thapedi Masanabo, conseiller touristique à l’Office national sud-africain. L’occasion de convertir une expérience virtuelle en réalité sensorielle.

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