Un gang de coupeurs de têtes sème la panique au Togo et au Bénin


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Six personnes ont été retrouvées décapitées par des inconnus le week- end dernier dans la région Maritime (sud du Togo), cinq dans la préfecture de Vo (100 km de Lomé) et une dans la préfecture des Lacs (environ 45 km à l’est de Lomé). Les agresseurs ont vidé les corps de leur sang et emporté les cous.

Notre correspondant au Togo

« Depuis que je suis dans ce village, c’est la première fois que nous vivons de tels actes de barbarie. C’est indescriptible ! », témoigne Fogan, le frère d’une victime, visiblement affecté par le cours des évènements. Depuis la nuit de samedi à dimanche, dans la préfecture de Vo et dans celle des Lacs, des individus « extrêmement dangereux » sont activement recherchés par la Gendarmerie togolaise pour avoir décapité six personnes.

Au nombre des victimes, deux femmes dont une âgée de 63 ans, trois hommes et un enfant de 12 ans qui revenait du champ avec sa mère et son jeune frère. Le jeune garçon a été tué sous les yeux de ses parents par un homme embusqué, et un autre blessé grièvement par ses agresseurs.

La blessée, Alogbaké Kelenou, a reçu, selon les témoins, la visite d’un individu non identifié qui a tenté de l ‘assassiner. Alerté par ses cris, son petit-fils a braqué une lampe torche sur le malfrat qui à pris la fuite.

« Les corps retrouvés sont vidés de leur sang et les cous enlevés par les agresseurs », a témoigné à Afrik.com un autre habitant. On ignore les mobiles de ces crimes rapportés par les services de police. Mais pour certains habitants de la localité, il s’agit d’un crime rituel.

Des habitants évoquent des meurtres rituels

En effet, l’on note habituellement des disparitions mystérieuses d’enfants ou d’adultes à l’approche des fêtes de fin d’années. Les parties intimes et la tête des victimes sont souvent emportées. « Le rituel humain est souvent considéré comme l’une des voies sûres pour se faire assez de sous », a confié un féticheur qui a requis l’anonymat.

La Gendarmerie a ouvert une enquête en vue d’élucider les circonstances dans lesquelles ces faits se sont produits et d’en appréhender les auteurs. Aussi, un appel à témoin a-t-il été lancé afin que la population locale fournisse des informations sur ces meurtres. Le commandant du groupement de la gendarmerie de la région sud du Togo, Kokou Paka, a indiqué que le dispositif de sécurité a été renforcé dans les deux préfectures.

Dans la même nuit du samedi au dimanche, le corps d’une jeune femme a été retrouvé dans le village de Houéyogbé à 65 km à l’Est de Cotonou, au Bénin. « Il s’agit d’une partie de la même bande qui a décapité six personnes au Togo. Nous avons déjà arrêté une personne qui nous a révélé l’identité du commanditaire, qui est actuellement recherché au Bénin », a déclaré un gendarme proche de l’enquête, sans toutefois nommer le suspect.

La préfecture de Vo présente depuis la découverte des corps décapités, l’aspect d’une ville fantôme à l’approche de la tombée de la nuit.

Ces événements surviennent au moment où le Togo se prépare aux élections législatives, le 14 octobre prochain.

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