Un ex-clandestin devenu financier lance un appel pour retrouver ses protecteurs


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Il venait d’avoir quatorze ans à son arrivée en France. Aujourd’hui, il a 31 ans et il a réussi dans la finance. L’ex-clandestin, un Camerounais, lance un appel pour retrouver ceux qui ont veillé sur lui pendant ses années de galère.

Le rêve français porterait un nom et il s’appellerait : Paul. Ce trentenaire (31 ans) s’est lancé dans une mission de reconnaissance pour dire « Merci » à toutes les personnes qui l’ont accueilli et aidé pendant sa jeunesse vécue dans l’aventure. Une lettre très émouvante a été publiée par le dénommé Paul sur le site de l’Omac (Blainville-sur-Orne), dans laquelle l’ex-clandestin témoigne des actes de soutien de la part des différentes personnes et familles de la commune.

Un émouvant avis de recherche

« Je m’appelle Paul, je suis Camerounais. Il y a 16 ans, le 27 janvier 1997, j’arrivais clandestinement en France, après avoir passé plusieurs jours enfermé dans un conteneur, dans un bateau de la marine marchande qui avait pour destination le port de Blainville-sur-Orne. J’avais 14 ans à la descente du bateau, je n’avais pas de point de chute en France. J’ai demandé de l’aide dans un petit bar/bistrot près d’un petit pont mobile. Un monsieur me prit dans sa voiture et m’amena chez lui avec sa femme. Ils prirent soin de moi, m’aidèrent et me cachèrent ». Ainsi débute la lettre. Dans cette localité de 6 500 habitants, la mairie a confirmé être au courant de cet avis de recherche. Quant à Paul, ses mots se résument dans la lettre. Il préfère garder l’anonymat à ce stade. « Quand il nous a contactés, en avril, nous avons d’abord cru à un canular ou à une arnaque. Après l’avoir rencontré, nous avons été convaincus de la sincérité de sa démarche », a déclaré Stéphane Deslandes, directeur de l’Omac. Selon des sources de RTL, citant une proche de Paul, ce dernier aurait fait le voyage de son Cameroun natal pour la France clandestinement sur un cargo grec. Il a alors eu la chance d’être pris sous l’aile du capitaine de bord et son équipage. Une fois dans le port de Blainville, le jeune homme s’est retrouvé avec seulement 500 FF (75 euros), donnés par l’équipage du cargo.

une famille à recomposer

C’est donc tout ce monde que l’homme, âgé aujourd’hui de 31 ans, a voulu retrouver. Il a réussi à revoir tous ceux qui l’ont accompagné pendant son voyage, du capitaine du bateau aux officiers de brigade de mineurs de Paris. Retraçant la route jusqu’aux tenanciers du bar. Il ne manque plus que le couple qui l’avait hébergé avant de lui payer son train pour la capitale. « Ces sept dernières années, j’ai d’abord recherché le bateau dans lequel j’étais arrivé, l’équipage, ainsi que le capitaine du bateau. J’ai fini par les retrouver et j’ai pris contact avec eux (…) Je tenais à retrouver ce couple qui m’a aidé il y a seize ans et dont je n’ai malheureusement pas le nom », témoigne Paul.
Aujourd’hui, l’homme écrit un livre sur son émouvante histoire et attends les retrouvailles avec ce couple pour, dit-il « pouvoir citer leur nom, les remercier… »

Pour rappel, jusqu’au 1er janvier 2013, une loi condamnait les particuliers qui aidaient des sans-papiers à cinq ans de prison et 30 00 euros d’amende.

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