UE-ACP : bientôt la fin du système préférentiel


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Le cinquième sommet UE-ACP a démarré, ce jeudi, à Khartoum au Soudan. La rencontre qui devrait se conclure par la « Déclaration de Khartoum » marquera une nouvelle ère dans les relations commerciales entre ces pays : la fin du système préférentiel.

Quarante-six pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), dont une quinzaine représentés par leurs chefs d’Etats, sont réunis depuis ce jeudi matin, à Khartoum, au Soudan, avec leurs partenaires de l’Union Européenne (UE) à l’occasion du cinquième sommet UE-ACP. A l’ordre du jour : l’avenir des relations commerciales entre ces pays qui doivent s’inscrire, désormais, dans le nouvel ordre commercial imposé par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). L’UE s’apprête ainsi, comme prévu dans l’Accord de Cotonou signé en juin 2000, à mettre un terme à ces accords préférentiels qui la lient aux pays ACP et dénoncés par l’OMC. Les Accords de partenariat économique (APE), qui constituent le volet commercial des accords de Cotonou régiront, à compter de 2008, en remplacement de ceux de Lomé ratifiés en 1975, les relations commerciales entre l’UE et l’ACP. Jusque-là, les produits agricoles originaires de ces pays accédaient aux marchés européens à des tarifs douaniers peu élevés. La réciproque n’étant pas vraie.

La fin des accords préférentiels

Face à ce changement, les pays ACP vont « redéfinir, précisent-ils dans un communiqué, les orientations politiques du Groupe face à un ordre mondial en mutation rapide » dans la « Déclaration de Khartoum ». Un repositionnement nécessaire de l’organisation pour « réaliser ses aspirations telles qu’exprimées dans (l’) acte fondateur l’Accord de Georgetown ». Il sera également question de faire le point sur les négociations commerciales en cours qui doivent prendre effet en 2008. Date à laquelle le système préférentiel dont bénéficient le coton, le sucre ou encore la banane sur le marché européen, devrait être caduque selon les délais fixés à l’UE par l’OMC.

Ces nouvelles relations commerciales supposent pour des pays comme l’Ile Maurice, dépendante de son industrie sucrière, un important manque à gagner. Les prix garantis par l’UE, autrefois de 523 euros la tonne de sucre, soit environ le triple du cours mondial, passeront pour la période 2007-2008 à 384,70 et à 319,50 euros pour 2009-2010. Le Commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a néanmoins encouragé les Etats ACP à entrer dans ces « Accords de partenariat économiques » pour ne plus être « des bénéficiaires d’aide », mais des « partenaires commerciaux prospères ». En attendant, l’Union européenne prévoit de les soulager en leur apportant une aide de deux milliards d’euros.

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